13 contes de la mythologie cadrienne I/ La création
1) Elktalvos Sok et l'Âme divine
Avant même la création de Cadrïa et l’arrivée des entités cosmiques, il y avait Ryms ou autrement le Commencement. Néant, qui régnait en maître sur Augtalion (l’univers unique), dévorait depuis des milliers d’années les mondes qui le composaient. Par peur que le sien subisse le même sort, le roi Atlos Sok donna à son petit-fils Elktalvos la tâche d’affronter Néant et de le sceller dans le monde des âmes. Le prince partit donc en quête du Cimetière des mondes, là où le monstre se terrait et dégustait son festin. Elktalvos était quelqu’un qui voyageait beaucoup et il était très apprécié par sa famille dont notamment ses frères, ses parents et son grand-père. Sa mère était la déesse des mers et il serait venu au monde après que Bjarkalativ, le dieu de la guerre, ait donné trois coups de marteau sur le ventre de la déesse. Bien que son voyage fut rude et semé d'embûches, Elktalvos releva tous les dangers grâce à son intelligence et sa hallebarde à double lames tranchantes rétractables. Durant son odyssée, ses pensées se tournèrent vers la ravissante Allepto Sok auquelle il vouait un amour plus grand que tout cet univers. Lorsqu’il arriva au Cimetière des mondes, l’odeur de la mort envahissait l’atmosphère et un brouillard aveuglait son environnement. Néant surgit comme une ombre et écrasa d’une main Elktalvos. Il pensait avoir déjà terminé le combat mais sa réaction fut grande quand il vit le prince encore en vie. Sa colère grondant, Néant envoya deux planètes sur le guerrier mais il réussit à survivre une nouvelle fois en se protégeant avec sa hallebarde. Elktalvos prit l’avantage et lança son arme en plein centre de Néant. Dès le premier contact, la hallebarde absorba les pouvoirs de Néant et ce dernier disparut dans l’oubli. Mais au même moment, l’espace commença à se fissurer et les mondes qu’avait dévoré Néant furent absorbés ainsi qu’Elktalvos lui-même. Lorsqu’il se réveilla, le prince se tenait face à un océan noir dépourvu d’existence, à l’exception près d’un gigantesque soleil blanc. Il remarqua que la pointe de sa hallebarde avait été détruite et qu’elle avait été remplacée par une magnifique flamme blanche : c’était l'Âme divine. Face à ce désert et cette nouvelle vie, Elktalvos décida alors de forger de nouveaux univers à l’image de celui d’Augtalion. C’est ainsi que naquit le Feu, mais aussi le Gigavers de Ryms.
2) Le Gigavers de Ryms
Grâce à l'Âme divine et aux flammes du soleil blanc, Elktalvos assembla ses forces pour créer le premier monde de son oeuvre. Bien qu’il ait été satisfait de sa finalisation, cet amas inerte sphérique ne lui éprouvait que de la tristesse et du vide. Il frappa donc d’un coup de sa hallebarde le monde et ce dernier explosa en de milliards d’éclats. Ces éclats allaient devenir les univers. Après l’explosion, un nouveau soleil et une nouvelle flamme naquirent de l'Âme divine. Elktalvos lui donna comme nom l'Âme scintillante. Des milliers d’années plus tard, une nouvelle flamme apparut et devint l'Âme flamboyante. Elle était née de la colère d’Elktalvos qui avait tenté de créer la vie, mais hélas sans succès. Mais c’est de cette colère et des larmes qu’il versa sur les univers que se formèrent les premiers océans, conduisant à l’apparition des premiers êtres vivants. Malgré tout ceci, les mondes étaient enveloppés sous un manteau de ténèbres. Elktalvos prit alors dans la paume de sa main une rivière de lave et la versa sur tout le Gigavers. Cette pluie de chaleur infernale, aux gouttes devenant des étoiles, chassa les ténèbres et illumina les univers tout entier. Une nouvelle fois encore, de ce chef d'œuvre époustouflant, vint au monde une flamme : l'Âme immortelle. Le Gigavers de Ryms était enfin achevé : la paix régnait, les êtres chantaient, dansaient et festoyaient lors de grandes fêtes. Ce fut de cette joie, aussi chaleureuse que puissante, que naquit la flamme de l’espoir et du courage, l'Âme ardente.
3) Ertèrn Sok et le Titan de Réasfolg
La naissance de Gersokuk
Alors que le cœur des êtres était envahi de joie et de gentillesse, celui d’Elktalvos était en revanche empli de chagrin. De tous les chefs-d'œuvre qu’il eut créé, aucun d’entre eux n’arrivait à le satisfaire car il souhaitait en réaliser un dernier : celui de concevoir un enfant. Chaque jour, il assistait à la naissance d’un nombre incommensurable de nourrissons et allait souvent rendre visite aux familles pour accueillir les nouveaux-nés. Un jour, alors qu’il se promenait près de la rivière Glorea sur la planète Aaron, il tomba par hasard sur un nourrisson emmailloté dans un linge qui dormait profondément. Il chercha désespérément ses parents mais aucun indice ne lui permit de les retrouver. Il prit alors en charge l'éducation de l'enfant et lui donna le nom d'Ertèrn. Au cours du temps, Elktalvos transmis à son fils l'art du combat et de la sagesse et fit de lui un guerrier particulièrement puissant. Mais lorsqu'il atteignit la maturité, Ertèrn décida de s'éloigner de son père et de son enseignement et partit en quête de gloire. Il traversa de nombreux périples et releva des défis très rudes comme le Golgoress de Sein, l’Arki d’Hygolym ou encore les Barthiacs de Full Weng. Cependant, malgré toutes ces épreuves relevées, une seule restait inachevée : le Titan de Reasfolg. Quand il affronta ce redoutable colosse de feu, Ertèrn exprima un sentiment qu’il n’avait jamais ressenti auparavant : la Peur. La bête le priva de son œil gauche et le battit jusqu’à son dernier souffle. Mais Ertèrn réussit à triompher de la Peur grâce à son courage et se jeta dans la gueule du titan, dans laquelle il arracha de ses propres mains sa langue et ses dents et se laissa digérer pour éventrer la bête de l’intérieur. Plus tard, un dragon aussi majestueux et grand qu’une étoile naquit du ventre du titan, et quand il rencontra le Père de Ryms, ce dernier lui répondit qu’il était son fils et qu’il se faisait appeler désormais Gersokuk, le Roi des Titans.
4) Les entités cosmiques : L'Éternité, la Destiné, la dislocation de Ryms et la naissance des Ténèbres
Elktalvos, qui vieillissait à vive allure, sentit sa fin approcher et prit la décision de diviser son âme en deux et de mettre l’une d’elles dans l'Âme divine. Quand le moment fut venu, le Père de Ryms donna naissance à quatre singularités : la première fut la Destiné, qui naquit de l’âme déchirée du vieil homme et se vit attribuer le rôle de donner un sens à l’existence des innombrables êtres qui peuplaient le Gigavers de Ryms. La seconde fut l'Éternité, qui cette fois-ci s’éleva de la tête et de la conscience d'Elktalvos, et offrit à tous les êtres le savoir et une vie éternelle. La troisième se forma à partir des bras et jambes du Père de Ryms, et prit le nom d’Infinité, qui signifiait voyage. Elle créa les trous noirs pour permettre aux âmes de se déplacer entre les multivers. La dernière singularité n’était autre que la Gravité, qui sortit des yeux du Roi du Feu. Elle devait maintenir l’ordre de l’espace temps du Gigavers. Ces singularités étaient souvent mentionnées dans la mythologie avec d’autres noms, comme Ave pour l'Éternité, Ria pour la Destiné, Léra pour la Gravité et Infé pour l’Infinité. Afin d’exercer la souveraineté sur chacune des branches de Ryms, ces quatre entités décidèrent de le partager en quatre territoires. Ave fut également choisi pour succéder à Elktalvos et devint ainsi le nouveau roi de Ryms. Il apprit à connaître l'Âme divine et assura la paix et la liberté chez les êtres. Mais sa grande tolérance déplaisait à sa sœur Ria, qui souhaitait au contraire imposer l’ordre et l’autorité dans tout Ryms. Par ailleurs, elle était fortement jalouse de la place qu’occupait son frère et eut parfois l’idée de le renverser. Cet envie de pouvoir grandissant, Ria alla voir un jour l'Âme divine et tenta de la corrompre. C’est alors qu’une voix mystérieuse lui murmura de la suivre et la mena vers une flamme qui ne ressentait aucune émotion : c'était les restes du pouvoir de Néant. Elle s’empara de ce pouvoir et s’en servit pour réaliser ce qu’elle avait toujours désiré : l’Ordre. De sa colère naquit la Guerre (Igor), de sa tristesse la Famine (Varyl) et enfin de son plaisir la Conquête (Venga). Les multivers qui étaient sous son emprise commencèrent un par un à exercer l'autorité et à abandonner les libertés. Face à cette menace, Ave fit appel à Infé et Léra et tentèrent tous les trois de résonner Ria. Mais la folie l'ayant totalement ravagée, Ria piégea ses frères et sa sœur en les soumettant au pouvoir de l'Âme du néant. Ave réussit cependant à s'échapper de son emprise grâce à l'Âme divine et libéra par la suite la conscience corrompue des autres entités. Ryms connut pour la première fois alors une époque de violence, de sang et d’anéantissement : la Guerre des Âmes. Elle s’acheva sur une victoire d’Ave et Ria fut scellée dans son royaume pour l’éternité. De nombreux multivers furent détruits, dont presque tous par l'Âme du néant et le reste par les 3 cavaliers de Ria. La fin de la guerre ouvrit les portes d’un nouvel âge avec la naissance des Galions à savoir Kallept (la Réalité), Kyros (l’Espace), Grandée (le Temps) et Cleptilop (l’Illusion), mais aussi celle de Erysy (la Mort).
5) Les Galions : Kyros et le serpent Unys, le pacte de la Mort et du Temps.
Après la Guerre des Âmes, Ave entreprit de reconstruire Ryms et d’effacer des mémoires ce sombre chapitre. Il créa donc les Galions, des êtres mi-dieux et mi-entités cosmiques qui seront plus tard les premiers dieux cadrïens. Le premier d’entre eux, Kallept, s’occupa de chasser les rêves des âmes tourmentées par Ria et d’étouffer ses mensonges. Il était l’incarnation de la Réalité et de la Vérité. Ses principaux attributs furent sa couronne de feu et son triangle cubique. Le dieu des rêves et de l’illusion, Cleptilop, aida son frère dans cette tâche en faisant disparaître de la conscience des âmes le souvenir du désastre. Il contrôlait l’esprit des mortels et fut représenté avec un attrappe-rêve et un miroir dans chacune de ses mains. Kyros, le dieu de l’espace, prit la charge de reconstruire les mondes qui avaient été détruits. Il fut surnommé le “Galion forgeron” et se servit des flammes des soleils pour concevoir des coeurs aux planètes mortes. Un amour naquit également entre lui et Léra et c’est de cette union que vint au monde Unys, le serpent univers. Unys parcourait le Gigavers pour remettre à son père les mondes anéantis et devint, sous l’ordre d’Ave, le gardien de la prison du Destin. Jour et nuit, les yeux d’Unys étaient rivés sur la porte du domaine de Ria, condamnés à la surveiller sans connaître de repos, et ce jusqu’au Finaltus, la bataille des destins. Enfin, Grandée, dieu du Temps, refit marcher les pendules du Gigavers car la guerre avait conduit au silence et au froid. Il était le plus jeune des Galions car le Temps était une singularité qui ne vieillissait jamais. Mais un jour, il fit la rencontre de Erysy, dont ce dernier se montra très flatteur et bienveillant. Erysy lui demanda s’il connaissait la mort et s’il la redoutait. Grandée lui répondit qu’il ne la craignait pas car le Temps faisait de la vie la maîtresse de tout et rendait la mort inoffensive. Erysy, irrité par sa réponse, lui montra alors un monde où la vie s’épanouissait à chaque instant, où le chaos n’était jamais survenu. Il souhaitait lui montrer qu'un monde dépourvu de la mort ne permettait pas de faire changer les êtres, et leur faisait même oublier qu’ils existaient. Grandée conclut donc qu’Erysy avait raison et qu’il fallait désormais mettre une fin à la vie des mortels. Les deux firent donc un pacte, dans lequel la Mort accorda au Temps de prolonger la vie, mais qui devait en retour promettre à cette dernière de faire sonner la dernière heure quand les vivants devenaient trop fragiles. Afin que Grandée ne rompt pas le pacte, Erysy lui offrit des raisins noirs pour qu’il n’oublie jamais sa parole. Grandée ne se rendit pas compte qu’il devint l’instrument le plus précieux de Ria.
6)Les Aracnès, les dragons Scrolf et Irynthir et Cadrïa
Après la Guerre de l’Eden, Ave, qui était sur le point de rendre son dernier souffle, puisa dans ses dernières forces pour concevoir un dernier monde, afin de permettre aux haltas (ancêtres des hommes) et aux humains survivants de vivre une nouvelle vie. Les carcasses des dragons titans jumeaux Scrolf et Irynthir, fils du roi Gersokuk, s’unirent pour ne former plus qu’une seule masse. Ave poussa ensuite un énorme hurlement qui fit apparaître l’eau, donnant naissance aux mers et océans et dessinant les futurs continents. Son sang, qui se répandait sur le monde, fit grandir des volcans et rendit les écailles des dragons en d’imposantes montagnes. Ses larmes firent pousser des forêts et des champs. Et enfin, son souffle recouvrit les terres de la fraîcheur des vents. Les quatre éléments créés furent en réalité les Aracnès, des créatures immortelles qui se chargeaient de garder la nature intacte. Océa régnait dans les mers, Cycla survolait le ciel, Volca se terrait dans les cratères et Terra se cachait dans l'ombre des arbres. La Gardienne Cadrïa, déesse de la vie et du pardon et fille d'Ave, donna son nom à ce monde nourrisson et fit sculpter au sein du plus grand sommet de ces terres Tyl, le royaume des dieux d'Olviròn.
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