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Maé L.

“Edward Snowden ou Celui qui révéla la surveillance du monde"

La surveillance de masse est la collecte et l’analyse systématiques de données.

Elle est indiscriminée, ce qui signifie que même les citoyens les plus respectueux de la loi

sont soumis à cette collecte massive de données.

La surveillance de masse est une menace majeure pour nos droits humains fondamentaux et notre démocratie.


Imaginez que tout ce que vous dites ou envoyez par texto soit enregistré puis stocké dans un énorme centre de données.

Dans quel but ?

Les gouvernements du monde entier affirment que c’est pour notre protection, pour identifier les menaces potentielles et les prévenir avant même qu’elles ne se produisent.

Accepteriez-vous de mettre votre téléphone à disposition d’Emmanuel Macron même si vous prétendez ne rien avoir à cacher ?

Accepteriez-vous que votre vie privée soit enregistrée 24h/24 et retransmise aux services d’espionnage ?

Même si votre réponse était non, c’est ce qui est pratiqué actuellement dans nos sociétés, démocratiques soit-elles.

Et c’est ce qu’a révélé Edward Snowden en 2013 au monde entier.




Qui est-il ?


Edward Snowden voit le jour le 21 juin 1983 à Elizabeth City, Caroline du Nord aux Etats-Unis et passe toute son enfance dans la ville de Wilmington. Son père est ancien garde-côte, sa mère travaille à la cour fédérale du district du Maryland tandis que sa sœur aînée est avocate.

En 1999, l’adolescent déménage dans le Maryland où il étudie l’informatique au lycée. Malheureusement il ne finit pas ses études malgré son talent, du fait de sa mononucléose qui est une maladie le fatiguant beaucoup.

Patriotique depuis l’enfance, il s’engage dans l’armée en 2004 pour aller combattre en Irak, se sentant “obligé en tant qu’être humain d’aider les peuples libres contre l’oppression”. Il est encore une fois obligé d’abandonner son projet car il se brise les deux jambes durant un entraînement.

Il cherche alors un autre moyen de s’engager auprès de son pays et devient donc employé dans l’agence de renseignement de la CIA en 2006 grâce à ses talents d’informaticien.


L'année suivante, il est muté en Suisse pour superviser la sécurité des réseaux. Il quitte l'agence en 2009 pour rejoindre la société Dell où il est chargé de la maintenance des systèmes informatiques pour la NSA.


En 2011, Edward Snowden retourne aux États-Unis, il devient consultant en cyber contre-espionnage pour le compte de la CIA. Il mène une vie très confortable avec un salaire mensuel de 200 000 dollars et s’installe à Hawaï avec sa petite amie.

Toujours chez Dell, à partir d'avril 2012, Edward Snowden commence à collecter des documents sur les programmes de surveillance électronique. On estime qu'il a recueilli entre 50 000 et 200 000 documents classés top secret.

En mars 2013, il quitte Dell pour entrer dans un cabinet spécialisé dans la surveillance de la Chine et de la Corée du Nord. Deux mois plus tard, en mai 2013, il part en congés et ne reviendra jamais. C’est à cette période-là qu’il commence à rendre publiques toutes ces informations confidentielles.


Mais que rend-t-il public et pour quelles raisons ?


Edward Snowden cherche à dénoncer le système de surveillance de masse auquel ont recours les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ainsi, par l’intermédiaire du programme PRISM, la NSA (National Security Agency) intercepte les communications d’internautes étrangers, hors des Etats-Unis, sur neuf grands réseaux sociaux comme Facebook.

L’agence serait capable de surveiller 75 % du trafic Internet étasunien en temps réel notamment grâce à l’application XKeyscore.

Pour Edward Snowden, fervent patriote, une telle mesure s’avère liberticide et en contradiction avec le modèle démocratique américain ; c’est pourquoi il cherche à rendre publiques ses découvertes.

Il parvient à communiquer ses informations de manière secrète et rocambolesque. En 2012, il entre en contact via un outil informatique permettant de crypter sa discussion avec Glenn Greenwald, journaliste au Guardian, la rendant presque intraçable.


Il entre par la suite en relation avec Laura Poitras, journaliste et réalisatrice américaine, en janvier 2013. Ces deux correspondants font tous deux partie de la Freedom Of the Press Foundation, une ONG axée sur la liberté de la presse, et sont sensibles au problème de la surveillance de masse.

Edward Snowden rencontre les deux journalistes et leur communique ces informations dans un Rubik’s cube. Glenn Greenwald publie un article dans le Guardian en juin 2013 grâce aux milliers de documents reçus; il y explique comment le gouvernement de Barack Obama a tenté de le déstabiliser en réprimant la liberté de la presse, et décrit l’extrême prudence de multiples journaux renommés, tels que le Washington Post ou le New York Times, qui ne

veulent pas porter atteinte à la “sécurité nationale”.


De son côté, Laura Poitras réalise le documentaire Citizenfour qui traite aussi des révélations de Snowden sur le scandale d’espionnage mondial de la NSA. Il s’agit du troisième volet de sa trilogie au sujet de l’Amérique post-11 septembre dans laquelle elle avait notamment dénoncé la guerre en Irak menée par les Etats-Unis.


Quelles sont les conséquences de ces révélations ?


Grâce à ces journalistes, le scandale éclate au grand jour, affaiblissant ainsi la posture des Etats-Unis. En premier lieu, ces-derniers doivent revoir leurs programmes de surveillance. Les révélations d’E. Snowden entraînent également des dissensions entre l’administration des Etats-Unis et les géants du numérique ; certains d’entre eux n’ont plus confiance en les Etats-Unis d’une part et les entreprises qui ont collaboré à ce programme se trouvent dans une posture gênante d’autre part. Par ailleurs, le problème affecte la diplomatie étasunienne : on constate ainsi des revirements diplomatiques avec d’autres démocraties. Par exemple, la justice européenne a annulé un accord avec les États-Unis sur les données personnelles (Safe Harbor, initié en 2000).

Ensuite, les révélations d’Edward Snowden entraînent une prise de conscience politique, à plusieurs niveaux. Les démocraties libérales prennent conscience du phénomène ; en 2013 - et la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale -, les Nations Unies se réunissent pour parler de la protection de la vie privée face à la surveillance illégale.

De plus, des mesures concrètes sont prises pour protéger les individus : une partie du trafic Internet devient illisible pour des tiers, y compris pour les services de renseignement et les pirates, tout comme les messages de certaines messageries à l’instar de WhatsApp deviennent plus sécurisées.


Toutefois, le combat de Snowden reste inachevé. Si Edward Snowden continue de dénoncer la surveillance de masse par des visioconférences, des documentaires, il est en fuite car il s’expose à de lourdes peines s’il retourne sur le sol américain. En outre, les agents de renseignement continuent d'accuser Edward Snowden en précisant que ses révélations ont “compromis la capacité des pays à protéger les citoyens et que ce-dernier doit en être tenu pour responsable”.


Qu’en est-il aujourd’hui ?


Aujourd’hui, le gouvernement britannique continue d’intercepter des volumes énormes de flux sur Internet qui traversent ses frontières et d’avoir accès à de vastes mines d’informations interceptées par le gouvernement américain.

Mais dans certains pays, comme l’Allemagne et le Brésil, les révélations Snowden ont provoqué un véritable débat politique, voire dans le cas allemand, un examen minutieux des pratiques de leurs services de renseignement.

Cela ne signifie pas pour autant que la surveillance de nos données est terminée, les révélations de Snowden ont simplement soulevé des débats et peut-être enclenché des prises de conscience chez certains utilisateurs.


Ainsi de nombreux articles sont apparus sur Internet pour inciter à protéger sa vie privée : n’hésitez pas à faire de même !





Sources images:

  • https://external-content.duckduckgo.com/iu/?u=http%3A%2F%2Fsite.ldh-france.org%2Fpoitou-charentes%2Ffiles%2F2015%2F03%2FCaricature-vid%25C3%25A9osurveillance-2-redim-300-px.jpg&f=1&nofb=1&ipt=b7c23390dab04f99f18f966bc3af01df8f193c711cf7f079cec7b2ca314adf3d&ipo=images

  • https://external-content.duckduckgo.com/iu/?u=https%3A%2F%2Ftse1.mm.bing.net%2Fth%3Fid%3DOIP.b_SbnC5zvVUJGP6eQDWnlAHaGL%26pid%3DApi&f=1&ipt=0f4ab6f550339da567c1264fdb608b0ab74094f87671d006c075b8b89990ad58&ipo=images

  • https://external-content.duckduckgo.com/iu/?u=https%3A%2F%2Fimg.talkandroid.com%2Fuploads%2F2015%2F05%2FNSA-logo.png&f=1&nofb=1&ipt=8626a86bc3571137252a7bd4740d823511b5438eb40417fa2d6708ae923adebc&ipo=images

  • http://fr.web.img3.acsta.net/pictures/15/02/24/15/57/304608.jpg

  • https://www.amnesty.lu/wp-content/uploads/webmigrationimages/131002_big.jpg




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