Derrière le masque du Joker...
Crée par Bill Finger, Bob Kane et Jerry Robinson d’après le Joker du jeu de carte traditionnel, et inspiré de Gwynplaine dans L’homme qui rit de Victor Hugo, le personnage apparût pour la première fois dans le tout premier numéro de Batman en 1940.
Batman #1 ( Bill Finger, Bob Kane et Jerry Robinson), 1940
A l’origine, le Joker devait mourir dès le deuxième numéro, pour ne pas faire d’ombre à Batman, mais le personnage est vite devenu l’un des préférés des lecteurs et le vilain le plus admiré des comics.
Le Joker est un personnage unique en son genre car il est extrêmement difficile à cerner. La vision générale que nous pouvons offrir est celle d’un homme très perturbé mais à la raison intacte. Le Joker n’est pas fou, il agit suivant sa propre logique. Ce qui le différencie des autres personnages, c’est donc cette logique qui n’est compréhensible que par le Joker lui-même, rendant ainsi le personnage si intéressant et dangereux. Ce grand maître du crime souhaite avant tout rire, s’amuser et voir le monde s’effondrer à ses pieds. Avoir une vie normale, des sentiments humains ne l’intéresse pas et l’argent encore moins.
Tout comme son caractère, son origine est tout aussi discutable. Ce serait un homme dont l’identité est inconnue, qui serait tombé dans une cuve d’acide vert. Il en serait ressorti à la fois transformé physiquement - par une déformation des lèvres, une peau blanchâtre et une chevelure verte, le tout lui donnant une apparence ressemblant à celle d’un clown - et à la fois mentalement, de par le fait qu’il agirait uniquement dans le but d’assouvir ses désirs, qui sont dans la plupart du temps : rire.
Cependant il existe une multitude d’autres versions qui se chamaillent les causes de cette chute.
Dans une première, après avoir quitté son travail pour tenter une carrière de one man show celle-ci se soldera par un fiasco. Sa femme alors enceinte avait le plus besoin de lui à ce moment-là, mais l’aime sincèrement, argent ou pas. Désespéré, il accepte l’offre de deux criminels pour s’en sortir : cambrioler son ancien employeur. Entre temps, la police annonce le décès de sa femme qui dans une autre version est kidnappée. L’homme alors, ne trouve plus de raison de continuer le cambriolage mais ceux-ci le contraignent et lui font mettre le costume de Red Hood (qui a pour unique but de faire croire aux policiers qu’il est le chef accompagnés de ses sbires). Batman intervient et Red Hood tombe dans l’acide. La chute, l’acide et la mort de sa femme faisant naître le personnage que nous connaissons sous le nom de Joker.
Cette version offre une origine plus dramatique du personnage qui attise la compassion. On le place ici en tant que victime désespérée et prête à tout pour mettre à l’abri du besoin sa femme enceinte, incitant ainsi le lecteur à voir le Joker d’un tout nouveau regard, transformant notre pensée qui jusque-là aurait pu être « quel cinglé ce mec ! » à « je le comprends, le pauvre ».
L’autre version, zappe le côté pathétique, le joker est alors un scientifique qui, déguisé en un criminel nommé Red Hood, souhaitait voler son employeur mais qui tomba dans une cuve d’acide après avoir rencontré Batman.
The Killing Joke (Alan Moore et Brian Bolland), 1988
Beaucoup se demandent évidemment laquelle de ces biographies est la véritable. Pour l’anecdote, DC Comics a apporté un premier élément de réponse dans le 50ème numéro de Justice League.
Dans un numéro précédent, Batman parvient à trouver la Mobius Chair, un appareil étonnant capable de voyager à travers l’espace et le temps mais aussi de répondre à n’importe quelle question. Afin de tester la chaise, Batman lui demande le nom du tueur de ses parents. Elle répond correctement à la question. Il s’agit de Joe Chill. Ensuite, il lui ordonne de révéler le véritable nom du Joker.
Et c’est là que ça devient très intéressant car la chaise refuse de répondre à cette question. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y aurait en réalité… trois Jokers ! Celle-là, il faut bien l’avouer, personne ne l’avait vue venir.
Notons que le Joker rencontrera sa futur complice en la personne d’Harleen Quinzel à l’asile d’Arkham dans le comics « Made Love ». Ce dernier se voit obliger de fréquenter cette psy s’il veut éviter la peine capitale. Il raconte alors toute l’histoire sur sa vie : son père qui abuse de lui et sa mère qui l’abandonne trop tôt. La jeune femme tombe dans le panneau : elle tombe amoureuse du dangereux psychopathe et l’aide à s’échapper des dizaines de fois avant de se faire coincer et de prendre la fuite avec lui, sous le pseudo d’Harley Quinn.
The Batman Adventures: Mad Love
(Paul Dini and Bruce Timm), 1994
Victoria K. et Victoria L.
Crédits images:
http://blog.francetvinfo.fr/popup/wp-content/blogs.dir/373/files/2015/04/JOKER_ANTHOLOGIE-1-734x1024.jpg
http://static6.comicvine.com/uploads/original/0/1790/1488539-joker2.png https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/8/8a/Mad_Love_cover.jpg
https://comicsauthorityblog.files.wordpress.com/2013/11/harely_engine.jpg