Hyper Light Drifter

Hyper Light Drifter est un jeu vidéo indépendant développé par la petite équipe de HEART MACHINE, financée par un kick starter très réussi en 2013 (645 158 de dollars au lieu de 27 000). Il prit son temps puisqu'il est sorti sur PC et Mac le 31 mars 2016 et le 26 juillet sur PS4 et Xbox One.

Prix du jeu : 19.99€

Hyper Light Drifter est un RPG en monde ouvert en 2D pixelisé, le jeu s’ouvre sur une cinématique d’introduction qui nous laisse tout de suite comprendre qu’on ne doit pas s’attendre à être guidé. La cinématique est très floue, on peut vaguement comprendre que le héros est un combattant atteint d’une maladie qui le fait cracher du sang, mais aucun texte ne vient nous confirmer quoi que ce soit avant d’être lâché dans ce vaste univers.

On remarque tout de suite le look volontairement retro, avec son pixel art magnifique assez évasif qui nous laisse imaginer la beauté de ce monde coloré, le personnage apparaît en assez petit sur l’écran ce qui nous laisse contempler la splendeur de tous les décors et donne l’impression d’être insignifiant, une sorte d’intrus curieux.

Ce qui nous entoure semble être bien plus important que nous-même, l’exploration s’impose naturellement pour découvrir mais également comprendre. Le joueur peu attentif ne se rendra pas compte du nombre de détails cachés qu’il loupe, en effet en courant vers un mur au hasard, en passant malencontreusement derrière un arbre, on peut se retrouver dans des endroits dont on n’aurait même pas imaginé l’existence, on prend alors conscience que depuis le début du jeu il pourrait y avoir eu des dizaines et des dizaines de secrets similaires que l’on a loupé. Cela renforce le sentiment de n’être qu’une infime partie d’une mécanique.

L’aspect qui m’a probablement le plus séduit est l’expérience complètement unique proposée, en effet le jeu ne possède aucun texte, ainsi il n’y a aucune indication sur ce que vous devez faire, seules des conversations imagées avec certains PNJ (Personnages Non-Joueurs) peuvent vous laisser interpréter vous-même l’histoire du jeu. De la cinématique d’intro à la cinématique de fin, vous seuls pouvez choisir ce que raconte réellement Hyper Light Drifter.

De plus le héros se retrouve au centre de la carte du jeu, ce qui est très bien pensé puisque toutes les zones peuvent être faites dans l’ordre que vous voulez, il n’y en a aucune meilleure que l’autre. Les Boss sont équilibrés de sorte à ce qu’ils soient toujours intéressants en les affrontant au début ou à la fin du jeu.

Les inspirations du jeu semblent multiples, avec un côté Zelda avec des secrets et des Donjons, mais également Dark Souls pour la difficulté et l’exigence des Boss. L’univers est assez étendu pour qu’on s’y perde et que l’on ne trouve jamais tous les secrets du jeu.

Le système de combat est bien huilé, une épée et un pistolet énergétique qui se recharge lorsque l’on frappe des ennemis (Je ne sais pas si c’est inspiré de quelque part mais c’est diablement bien pensé !). Le dash est également une composante importante du jeu, puisqu’au-delà de permettre des combos en combat, elle permet d’atteindre des points inaccessibles. Même si le jeu est réputé pour être le Dark Souls du pixel (Dark Souls est un RPG extrêmement difficile), je n’ai eu de réels complications que très ponctuellement (notamment au niveau des Boss bien sûr), et le jeu n’est pas très punitif puisque de nombreuses sauvegardes sont disponibles.

Comptez une dizaine d’heures pour finir le jeu, et plus du double pour tout finir et débloquer sans utiliser de Soluce.

Pour conclure, Hyper Light Drifter est un jeu indépendant à la direction artistique magnifique, au game design impressionnant ainsi qu’aux mécaniques de combat bien pensées, mais qui n’est cependant pas à mettre entre toutes les mains. En effet l’exploration n’est pas tout le temps assez récompensée ce qui peut en décourager plus d’un, et l’exigence de certains Boss ou de certaines salles de puzzle peuvent bloquer les joueurs débutants.

Je conseille vivement aux joueurs un peu aguerris donc !

Pierre