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  • Mathilde G.

« La reine des espions »


Louise de Bettignies, aussi surnommée « Jeanne d’Arc du Nord », est une agente secrète française qui fit son entrée dans la Résistance lors de l’occupation de la France pendant la Première Guerre mondiale et fut à la tête d’un réseau d’espionnage et fonda le service « Alice » d’où sa double identité Alice Dubois.

Née le 15 juillet 1880 à St-Amand-les-Eaux, Louise, fille de Henri Maximilien et Julienne Marie de Bettignies fut envoyée au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur avec sa sœur Germaine. Elle partit en Angleterre faire ses études à Oxford entre 1898 et 1906 durant lesquels elle apprit l’anglais, l’allemand et l’italien et rentra dans sa ville natale, Lille, à la mort de son père en 1903. Elle devint la préceptrice du prince Carl Schwartzenberg, de la princesse Elvira de Bavière et de François-Ferdinand empereur d’Autriche entre 1906 et 1914 puis retourna chez elle.

En 1914 l’occupation de la France a commencé. Le 22 août les troupes allemandes sont proches de Lille et le 2 septembre ils pénètrent dans la ville. Une bataille s’engage entre 80 000 soldats allemands et 2700 soldats français et alliés.

Suite à la déclaration de la Guerre, Louise trouve refuge chez son frère à Wissant mais part pour St Omer, puis Lille avant la fin du mois d’août pour retourner auprès de sa sœur pour résister. Leur mère est à Boulogne. Leur amie, Germaine Férou-Vrau, qui est la fondatrice de l’hôpital de la Croix-Rouge et membre de la Ligue patriotique des Françaises, les enrôlent en temps qu’infirmières. Du 4 au 13 octobre 1914 elle sillonne la ville et assure le ravitaillement et les munitions sous les bombardements et rédige les dernières volontés des mourants allemands pour leurs familles. L’hôpital soignait alliés ou ennemis.

Dès l’invasion allemande, elle s’engage dans la Résistance et fait un stage à Folkestone pour s’initier aux rudiments de l’espionnage suite à la demande d’un officier français à St Omer, puis par le Major Kirke du Service de l’intelligence britannique en tant qu’agent de renseignement. Elle était aidée par Marie-Léonie Vanhoutte, sa double identité est Charlotte Dubrous.

C’est ainsi que naitra ce réseau d’agents secrets qui employait plus de 80 personnes et réalisa

plus de 9 mois d’activités. Les informations recueillis étaient transmises en moins de 24 heures. On estime qu’elle a permis de détruire 2000 pièces d’artilleries lors des batailles de Loos-en-Gohelle et Carency, d’attaquer le train du roi Guillaume 2 lors d’une visite secrète sur le front, sauver plus d’un millier de soldats britanniques et de prévoir et d’annoncer la préparation d’une gigantesque attaque : Verdun ! (Information cruciale mais non-retenue par le commandant français qui refusait d’y croire).

Son réseau est constitué d’agents de renseignement et donnait des informations sur des zones sensibles (emplacements de postes T.S.F, militaire). Il était divisé en deux pôles : dans le premier il s’agit de contrôler les frontières belges et les mouvements allemands. Il était composé d’observateurs et de passants dans des lieux tactiques comme par exemple : chefs de gare, commissaire de police…

Dans le deuxième pôle, ce sont des habitants de Lille. Un laboratoire scientifique finalise le tout. Les informations collectées sont transmises sur des bouts de papiers ou par courrier, mais aussi dans des tuyaux ou des lumières. Elles étaient acheminées à pieds par les sœurs d’armes entre Grand Berges et Bruxelles.

Le 24 septembre 1915 Marie et ses proches sont arrêtés et Louise à son tour le 26 octobre. Elle essayait de dissimuler des preuves prises sur le fait lors d’un contrôle. Elles sont enfermées dans la forteresse de Siegburg. Une enquête a duré 6 mois pour déterminer sa véritable identité et son rôle qui fut indéterminé. Dénoncée, elle se sacrifia en confirmant son implication en échange d’une grâce de la peine de mort de Marie-Léonie, qui à la place fit 15 ans de travaux forcés. Après 3 ans de refus de construction d’armes et d’incitations à la révolte, Louise mourut le 27 décembre 1918 suite aux manques de soins.

Elle reçut la Légion d’Honneur, la Croix de Guerre 14-18 avec palme, la médaille militaire anglaise et faite officier de l’Ordre Britannique.

« Rendre hommage à cette femme mystérieuse est pour moi aussi naturel qu’important car ma propre famille, alsacienne, a fait de la Résistance ».

http://www.bel-memorial.org/photos/DE_BETTIGNIES_Louise_23832.

https://www.1jour1actu.com/articledossier/louise-de-bettignies/

http://association-du-monument-de-notre-dame-de-lorette.e-monsite.com/pages/louise-de-bettignies.html

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