- Julie G.
Les grottes d’Alibaba
Plongez avec nos spéléologues dans des cavernes aussi fascinantes que mystérieuses ! Ces trésors de vie, dans les endroits les moins explorés par l’humanité, au cœur de la planète, se cachent des secrets merveilleux dans l’obscurité la plus totale des cavernes.
Notre voyage commence par la grotte aux allures de la porte des enfers: la plus impressionnante du monde, le gouffre des hirondelles ou puits des hirondelles. Elle s’ouvre à la surface du sol est fait 333 mètres de profondeur et son entée fait 40 à 60 mètres de large. Celle-ci est située dans L’État de San Luis Potosli au Mexique. Certains y ont même sauter en parachute !
Et non, vous ne contemplez pas un ciel constellés d’étoiles mais la grotte de Waitomo, qui est très particulière (qui compte environ 500 000 visiteurs par an) qui est située en Nouvelle Zélande. Je vous laisse deviner pourquoi...
Il s’agit de vers luisants des cavernes ! De leurs vrais noms arachnocampa luminusa. La lumière provient de leurs tubules (équivaux à nos reins de mammifères) luminescents qui leurs sert d’appât à proie (les luciférines en s’oxydant avec les enzymes libère des luciférases ce qui forme de l’oxyluférines qui produit des photons, donc de la lumière l’oxydation est une réaction chimique avec un échange d’électrons).
Pour l’anecdote: pour faire un fil de soie, le ver se laisse pendre du plafond, la tête en bas, fait sortir la soie de ses mandibules par petites gouttes, puis lorsque le poids est trop lourd il la referme en tissant un fil d’où l’impression que ces fils ressemblent à des perles de rosé qui pendent à la paroi. On peut dire qu’il est bien perché dans son hamac de soie !
« Le poisson de la grotte des anges » est aussi une curiosité peu célèbre. Observé pour la première fois en 1985 dans la chute d’eau Susa, il n’est présent que dans 8 grottes au monde, dans 6,2 km dans la province de Mae Lana en Thaïlande. Il est également représentant de sa famille : les cryptototora. Le cryptotora thamiocola, escaladeur de cascades de grotte ne fait que 2,4 cm. Des micro-griffes accrochées à ses nageoires l’aide à grimper, comme beaucoup d’espèces troglodytes, il est aveugle et dépigmenté. Il mange des micro-organismes dans les cascades souterraines. C’est une espèce troglodytique.
Voyons maintenant des amphibiens de la famille des urodèles ces animaux sont connus pour être néoténique (rester sous forme de larve toute leurs vie) leurs branchies permettent à ces espèces de mieux respirer dans une eau faible en oxygène. La protée anguillard est à ne pas confondre avec son cousin plus connu que l’on peut trouver dans le commerce, l’axolotl qui possède des yeux et est capable de se les reconstituer ainsi que ses membres et surtout ses neurones. De plus il a un génome 10 fois plus grand que celui humain (celui de l’homme fait 2 mètres alors celui de cette espèce fait 20 mètres!) et supporte extrêmement bien les greffes. On le trouve au Mexique, sous trois « formes » :
Axoloth leucistique Axoloth sauvage Axoloth albinos
Celui qui nous intéresse : c’est la protée anguillard, qui est la seule espèce du genre proteus venant d’Europe.
« Les alvins de dragons » sont également aveugles, leurs yeux disparaissent au bout de 4 mois. Son corps est recouvert de capteurs sensoriels ultradéveloppés (plus que les autres amphibiens). Son oreille interne entend les sons mais aussi les vibrations de l’eau, elle est ainsi capable de détecter de très faible quantité de matière organique. Elle peut survivre pendant des mois et des mois sans nourriture qu’elle stocke dans son foie. L’une d’elle a réussi à survivre 10 ans sans nourriture. Celle-ci mesure entre 20 à 30 cm et peut pondre jusqu’à 70 œufs en une fois.
Connaissez-vous le phénomène de l’halocline ?
Les cénotes (sorte d’immense trou d’eau douce) du Mexique dans la péninsule de Yunarà n servaient de réservoir d’eau douce aux Mayas qui leurs donnaient un culte et y faisaient des sacrifices humains.
Aujourd’hui des plongeurs l’explorent et cartographient ses grottes sous-marines, mais c’est très dangereux. Pour passer d’une grotte à l’autre, les spéléologues sont obligés de passer par des crevasses très étroites, ce qui risque d’abîmer les bouteilles d’oxygène du plongeurs. Pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe, la technique de Persée va se révéler utile ! Ils utilisent une ficelle pour retrouver leurs chemins et mesurer les galeries (160 km). Utile quand on sait qu’il peut n’y avoir aucune sortie sur plus de cent mètres ! D’autant plus dans cet endroit qui joint la mer et les cénotes, l’eau de la mer n’a pas la même pression que l’eau douce, ce qui forme une illusion d’optique faisant croire que juste au-dessus de l’eau se trouve la surface mais en réalité c’est de l’eau de mer, c’est une halocline.
Attention !
Prenez vos masques à gaz, pour visiter la caverne de Villa Luz près de Tapijulata au Mexique. Longue de deux kilomètres seulement.
Ses sources d’eau sont remplit de sulfure d’hydrogène qui sentent l’œuf pourri, le gaz mortel peut monter plusieurs mètres en s’échappant de la rivière en moins de quelque secondes. Le sulfure d’hydrogène résulte de la digestion anaérobique (de la décomposition de micro-organismes) d’où sa présence dans les marécages, égouts, gaz naturel et volcanique et même en petite quantité dans le corps humain. Il est incolore, toxique et inflammable. Ce sulfure est oxydé et donne du souffre colloïdale et de l’acide sulfurique, ce dangereux cocktail donne à l’eau un aspect laiteux. Malgré le fait que 5 minutes suffisent à une pomme pour se désintégrer en carbone dans ses eaux, la vie y pullule !
Ce ne sont pas des stalactites que vous voyez à gauche mais des snottites (qui vient de snot qui veut dire morve en anglais) qui sont des bactéries extrêmophiles (elles vivent dans des conditions extrêmes) et chimioautotropes (grâce à la chimiosynthèse elles convertissent l’acide qui ruisselle sur les parois en énergie). Leurs croissance est très rapide 2 à 3 centimètres en 24 heures. Mais la grotte révèle encore plus de vie dans son court d’eau.
Ces poissons sont de la famille des poeciliides, des molly (connu chez les aquariophiles amateurs de ses petits poissons), extrêmophiles également. Les autres molly qui vivent à proximité se sont adaptés aux substances toxiques de la grotte avec la sélection naturelle.
Les chauves-souris ne sont pas les seules habitantes ailées des cavernes. On y trouve également les hirondelles nid blanc ou les salanganes des cavernes, dans la grotte de Gomantong Sandakab à Bornéo, qui sont à moitié troglodytes. Faisant partie de la famille des apodidae (qui est une sous espèce des martinets), elles habitent les grottes au lever du jour. Grâce à leurs cyrinx situé à l’arrière de leurs gorges elles produisent un son et utilisent l’écholocalisation pour se repérer et géolocaliser leurs nids (qui ne fait que quelques centimètres) parmi des centaines d’autres. Leurs nids sont fabriqués de plusieurs couches de salive. Un nid met environ 30 jours à être fabriqué. Les chinois utilisent ces nids pour faire des soupes et c’est un plat de luxe qui vaut son poids en or. Leur récolte est particulièrement périlleuse et très dangereuse. Pour les atteindre il faut grimper plus de 60 mètres avec des échelles de lianes et il n’y a souvent aucun matériel de sécurité. C’est au péril de sa vie et banni pour tous ceux qui ont le vertige !
Ces oiseaux sont des guacharlos des cavernes, de la famille des steatornituidae et vivent partout en zone néo-tropicale à toutes les altitudes. On trouve des colonies dans les grottes du parc national de Cuava del guacharo. Ils utilisent l’écholocalisation pour se repérer et sont frugivores (ils attrapent les fruits en plein vol). Ils vivent en colonie par millier. C’est un oiseau nocturne et synchronisé (ils pondent tous en même temps).
Les déchets qu’il produit sont à la base de toute une chaîne alimentaire (blattes, scorpions, araignées.) Pour entrer dans la grotte il faut se protéger des déchets de cet oiseau (en portant un masque) à cause de l’histoplasmose : une maladie très infectieuse des poumons qui est sûrement la cause de la croyance de la malédiction des pyramides d’Égypte. Elle se transmet dans l’air avec des micro-particules.
Et pour finir, on la surnomme « LA PLUS BELLE GROTTE DU MONDE ».
Elle a été découverte en creusant un puits desséché en 1989. Elle a révolutionnée le monde de la spéléologie. La grotte de Lechuguilla se situe dans les montagnes de Guadalupe dans le parc national de Carlsbad au nouveau Mexique. Longue de 222 kilomètres, c’est aussi une des plus grandes du monde. On y trouve de la gypse ou gypsite, qui est une pierre cristallisée qui servait à faire du plâtre industrielle. Elle peut être pure ou impure, sous forme compacte, fibreuse ou terreuse comme par exemple les célèbres roses des sables.
Si cette grotte fascine et possède autant de cristaux, c’est que sa formation est différente de la plupart des grottes. L’eau n’a pas rongé le calcaire mais l’acide sulfurique, ce qui laisse le gypse nu sur les parois et sert de fondation aux cristaux. D’autres bactéries extrémophiles se nourrissent des cristaux.
Elle possède en plus des lacs verts et des cônes de cristaux de 5 mètres, ça vaut le coup d’œil !
On y trouve aussi la salle de bal aux chandeliers. Mais cette grotte n’est accessible qu’à très peu de gens, essentiellement des scientifiques. Comme quoi le monde est rempli de merveilles, qui ne demande qu’à être découverte !
Pour créer cette article je me suis beaucoup inspirée du reportage « les mondes souterrains » de « planète Terre » que je vous encourage à aller voir, si cela vous intéresse !
Julie G.
Crédit image
https://www.gastronomiac.com/lexique_culinaire/nid-dhirondelle/
http://planete.gaia.free.fr/animal/biotopes/mondes.souterrains.html
https://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i138jolivet.pdf
http://www.oiseaux.net/photos/sylvain.uriot/guacharo.des.cavernes.4.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guacharo_des_cavernes
https://cenoteplaisir.com/les-cenotes/
http://www.buceandomahahual.com/cenotes-en.html
http://www.voyage-vietnam-tangka.com/mysteres-nids-salangane-nha-trang-vietnam/
https://www.gettyimages.fr/photos/cueva-de-villa-luz?sort=mostpopular&mediatype=photography&phrase=cueva%20de%20villa%20luz
http://uk.businessinsider.com/how-birds-nest-soup-is-made-2016-6
http://www.patriceaguilar.com/media/6067407e-238b-11e2-b726-1fa426b5cadd-grotte-de-gomantong-gomantong-cave
http://ecriture-en-chantier.over-blog.com/article-architecture-naturelle-pas-vraiment-ronde-la-grotte-aux-cristaux-de-gypse-de-naica-113273792.html
http://www.carionmineraux.com/mineraux_mars_07_p1.htm
http://www.speleo-team.it/2011/09/
