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  • Neslihan O.

Le BIO, si B(i)on que ça ?

Nombreux sont ceux à avoir été surpris après lecture des conclusions de l’enquête menée par le magazine 60 Millions de consommateurs en octobre 2017 quant à la présence de pesticides dans les sachets de thés industriels. Sur les 26 thés analysés, pas un seul n’est exempte de produits toxiques. Les thés certifiés Biologiques s’en sortent mieux et contiendraient moins de toxines. Est-ce une raison suffisante pour passer le cap et “se mettre au Bio” ? L’alimentation dite biologique est-elle celle à privilégier malgré les nombreux tabous qui l’entourent ?

Le Bio, une solution contre la fin de la biodiversité ?

En 2050, la population mondiale frôlera les 10 milliards d’habitants. Il est donc impératif de repenser nos modes de fonctionnement, notamment au sujet de la répartition, toujours inégalitaire, des ressources naturelles et leur épuisement, mais aussi à propos de la question de la sauvegarde de l’environnement, qui soulève les problèmes de protection des espaces naturels et des espèces animales. Près d'un quart des espèces animales et végétales pourrait disparaître d'ici le milieu du siècle en raison des activités humaines.

Face à ce constat quelque peu effrayant, une conscience collective, surtout dans les pays industrialisés, émerge petit à petit. Pour beaucoup, une alternative au modèle conventionnel réside dans l’agriculture biologique. La demande en produits biologiques en France a augmenté de 5% en 2013, soit un chiffre d’affaire de 4.1 milliards d’euros contre 5 milliards d’euros en 2014.

Ce qui nous empêche de tous consommer “Bio”

Même si certaines grandes surfaces innovent en proposant un rayon dédié aux aliments biologiques, ce n’est pas le cas de tous et les prix dépassent généralement ceux des produits conventionnels. La différence de prix est à hauteur de 30%. En ce qui concerne les magasins spécialisés telles les Biocoop, il réside encore une certaine appréhension face à leur fréquentation et les prix ne défient aucune concurrence.

En 2011, l’agriculture biologique occupait 37.2 millions d’hectares à travers le globe soit 0.9% de la surface agricole totale. Dérisoire, me direz-vous ? L’agriculture biologique est en effet loin de pouvoir couvrir les besoins alimentaires de l’humanité. Le bio n’est à l’heure actuelle pas une solution miracle pour éradiquer la faim dans le monde.

Plusieurs études scientifiques démontrent que la consommation de produits biologiques est meilleure pour la santé. On constate une diminution de risque de cancers, d’AVC et de la présence de perturbateurs endocriniens dans notre assiette. Le bio est aussi meilleur pour l’environnement !

A l’inverse de l’agriculture intensive qui utilise une quantité surprenante de pesticides qui polluent les nappes phréatiques (mais pas que !), l’agriculture biologique se veut soucieuse de l’environnement et favorise la biodiversité en préservant notamment les espèces en voie de disparition. Or, il est important de noter que la qualité des produits biologiques a baissé du fait d’une charte européenne moins exigeante.

Les produits biologiques nécessitent plus de main-d’œuvre car ils ne sont pas traités par les produits phytosanitaires et résistent moins bien aux insectes ravageurs. Leur rendement est plus faible que celui de l’agriculture intensive, ce qui freine de nombreuses enseignes agroalimentaires à se réorienter.

La construction d’une nouvelle manière de penser l’alimentation : tout un apprentissage

Y a-t-il une réelle différence entre un paquet de bonbons classique et des “bonbons bios” ? Manger bio, ce n’est pas seulement consommer les mêmes produits que d’ordinaire sur lesquels un logo Bio serait apposé.

Consommer bio, c’est avant tout consommer autrement. Nous devons quitter l’état de Consommateurs (veuillez excuser l’insulte !) et pour cela des possibilités existent. Certains réduisent leur consommation de viande, d’autres ajoutent davantage de verdure dans leur panier de courses et respectent la saisonnalité des aliments, certains ont banni les déchets superficiels et se mettent au vrac tandis que d’autres favorisent « le local » et les agriculteurs de proximité.

Cette nouvelle manière de penser peut faire référence à un nouveau-né en pleine découverte d’un milieu nouveau. Il observe, veut découvrir, fait des expériences et intègre à son comportement des nouvelles manières de fonctionner.

L’agriculture dite biologique est une manière parmi tant d’autres de réduire les dégâts subis par la terre. Un travail de recherche personnel permettra à chacun de trouver sa manière de mieux consommer.

Conclusion

La Terre est aujourd’hui atteinte d’une maladie qui est proche de l’état incurable. Il nous reste peu de temps pour la soigner. Or, du temps nous est à tous encore nécessaire pour mettre en place des changements efficaces. Ceci n’est en rien du fatalisme. Il s’agit là d’une prise de position du libre-arbitre individuel pour le bien-être collectif. Nous devrons un jour ou l’autre rendre des comptes aux futures générations. Agissons avant que toute volonté d’amélioration devienne dérisoire et insuffisante.

OZGENCIL Neslihan

Etudiante en Terminale ES

Lycée Notre-Dame-Les-Oiseaux

Crédits images :

https://e-rse.net/effets-disparition-biodiversite-societe-ecologie-26174/#gs.M0EnKdE

http://sciences.tv5monde.com/diaporamas/janvier-2016/agriculture-intensive

http://alimentation-generale.fr/nature/bio/le-bio-peut-il-nourrir-le-monde

http://www.magicmaman.com/,4-activites-inspirees-de-la-pedagogie-montessori-pour-faire-decouvrir-la-nature-a-bebe,2545698.asp

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