Love is love Un article écrit en réaction à la vidéo « A la découverte de l’amour »
Il y a de cela déjà un certain temps, le 6 mars 2018, les élèves de seconde ont assisté à une conférence vidéo du père Denis Sonet sur le thème de l’amour tournée en 2008. Le sujet de cet entretien était présenté de manière propre et intéressante d’un point de vue global avec une touche d’humour.
Cependant, certains éléments qui font encore débat dans la société actuelle ont été abordés, ce qui a engendré des questionnements de la part d’un groupe important d’élèves de seconde et même de premières et de terminales qui avaient également visionné cette conférence quelques années auparavant.
C’est avec regret que nous avons appris que le père Sonet nous avait quittés le 23 septembre 2015, il est d’autant plus regrettable que nos questions ne pourront obtenir de réponses de sa part. Nous écrivons donc cet article en réaction à ce qui nous a marqué et le cheminement qui s’est accompli face à ces débats qu’avaient amenés cette conférence. Ce qui a principalement provoqué une réaction importante et immédiate des élèves fût la manière et les termes avec lesquels certaines idées ont été présentées.
En effet, dans un monde où le « politiquement correct » règne en maître, il devient compliqué de toujours trouver les mots adaptés qui ne choquent personne et réussissent à traduire notre pensée de la manière la plus édulcorée et objective possible. Cette complexité est encore accrue lorsqu’il s’agit d’aborder des thèmes sensibles.
Notre but n’est donc pas de blâmer le conférencier mais d’appuyer sur les phrases qui nous ont amenés à nous interroger sur des sujets qui font encore l’objet de fortes polémiques.
Tout d’abord, bien qu’il ait maintes fois été répété que la femme n’est pas un objet, le père a donné un bien singulier conseil à la gent féminine : « les filles, faites attention à votre apparence, soyez jolies », « quand les garçons choisissent une moto, ils regardent le moteur avant la carrosserie mais pour les filles c’est l’inverse ». Ces paroles laissent à penser que les femmes sont jugées d’après leur physique. Nous sommes dans une époque d’émancipation de la femme avec les mouvements d’égalité hommes/femmes et les #MeToo ; il semble quelque peu contradictoire de résumer la femme à l’image extérieure qu’elle montre tout en rappelant qu’elle n’est pas un objet. Bien sûr l’intention du prêtre était probablement d’inspirer ces demoiselles à prendre soin d’elles. Cependant, cela nous fait réfléchir sur le fait qu’inconsciemment nous avons tendance à dissocier les droits et devoirs des filles et des garçons et nous enfermer dans des stéréotypes des plus clichés. Sur le plan de la justice tous sont égaux cependant dans la vie courante un fossé reste creusé entre les deux sexes bien qu’au fur et à mesure des générations il s’amoindrit.
Nous avons par la suite été perturbés par le commentaire négatif du conférencier sur les couples sans enfants : «L’enfant est désiré par tout couple, lorsque des couples sont sans enfant, je ne crois pas trop en leur amour. ». Faut-il vraiment avoir un enfant à tout prix ? Est-ce vraiment un critère permettant de dire si deux personnes s’aiment assez ?
Cette phrase a amené tant d’interrogations qui font écho avec l’actualité tel que la question des mères porteuses, si les couples homosexuels ou poly amoureux peuvent offrir un cadre stable à des enfants. Les personnes avec qui j’ai parlé de cette conférence et moi-même croyons personnellement que deux personnes peuvent s’aimer sans forcément avoir d’enfant, en effet une relation est tout d’abord basée sur l’affection mutuelle, les accomplissements réalisés ensemble et pas uniquement la procréation.
Pour ce qui est de la sexualité, le père a défini l’homosexualité comme “peur d’aimer le différent, pas fini mon évolution, dans ce cas-là ce n’est pas une déviance ». La vidéo a été tournée en 2008, le mariage pour tous a été voté en 2013 et la vidéo visionné en 2018. De fait les réactions sont probablement différentes qu’à l’époque. Nous pouvons cependant remarquer que cette communauté a été des plus discriminés au cours des siècles et que c’est toujours le cas de nos jours dans certains pays.
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Nous voudrions juste rappeler que vous êtes humains et en aucun cas une erreur, vous méritez d’être aimé et d’aimer. Nous vivons dans un monde changeant et incertain. N’attendez pas un changement mais déclenchez-le. Votre avis compte plus que ce que vous croyez.
N’hésitez pas à continuer à vous poser des questions sur ce qui vous entoure et ce qui vous tient à cœur et faites nous part de votre avis en commentaire.
Merci beaucoup.
Noémie Sutour