Souvenirs d'enfance...
Je suis née dans un petit château, dans une grande ville de France, où les plus simples seigneurs ont été des bourgeois, où les bourgeois avait plu aux paysans et où les paysans étaient comparés à des rois. Cette future métropole, qui était ma maison, s’enrichissait telle que les chemins ressemblaient à de l’argent. L’endroit où je suis née, contenait des milliers de couloirs menant tous à d’autres salles, brillant de tout leur splendeur et remplissaient les yeux des passants d’or et d’étoiles. J’y vécu 8 années. Dans mes souvenirs, je me rappelle de la mer bleu saphir et des tissus blancs qui m'était demandé de porter. En me concentrant, je revois le sourire de mes parents et leurs larmes gaies lors de joyeux moments. Le temps passé à leur côté était fait de purs moments d’amour.
Malheureusement, ce bonheur ne dura pas. Ma mère partie au Ciel et Mon père s’était fait arrêter pour “meurtre de ma mère”. Ce jour-là, j’ai porté du noir ébène et des personnes de ma famille à qui je n’avais jamais parlé, vu ou connu, essayèrent de me parler, en vain. Seule l’infinie tristesse pouvait décrire ce sentiment en moi. La solitude creusait peu à peu le vide au fond de moi et peu de matin après, on me fit rencontrer un noble de ma famille, nommé à moi comme “Monsieur”, qui immédiatement me prit sous son aile, qui n'attendait qu'à être remplumée.
Je n’eus point d’argent et d’amis, mais étais pourtant riche et populaire. Me consacrant à mon éducation, mes journées ne laissaient point de temps à l’amusement.
Pourtant, à mes 10 ans, Monsieur m’inscrit à une école. Mais mes journées n’en étaient pas moins dures, j’y découvris plein d’amis, il m’était facile de m’en faire. Chacun de mes camarades de classe ainsi que moi durent écrire une lettre chaque semaine à notre enseignante pour vérifier nos connaissances. Pour cela, notre enseignante demandait à nos parents de nous laisser un peu de temps à la fin de semaine. Ce moment de repos me faisait découvrir l’écriture et en plus de la lettre, j’écrivais des nouvelles que je faisais corriger par notre enseignante. Ceci, ainsi que mes bonnes notes, me donnaient la place d’élève préférée de mon enseignante et heureusement, aucun élève ne m’aimait plus ou moins pour cela. Le jour dont je me souviens le plus se passa dans une forêt et je m’y perdis. A la tombée de la nuit, je suis arrivée autour d’une clairière et assoiffée, je me penchais pour boire de l’eau. Quand j'approcha mes mains remplies d’eau près de ma bouche, la rivière m’avait dit comment sortir et surprise mais désaltérée, je réussissais à me retrouver devant mon bus, paniquée à l’idée de me perdre. Le lendemain, en classe, un camarade n’arrêta pas de m’appeler “Celle qui s’est perdue dans la forêt verte” et le surlendemain, je ne fus plus autorisée à aller en classe.
Le jour de mes 12 ans, on m’habilla d’une énorme robe rouge qui m'empêchait de respirer, et on m'emmena dans un kiosque où un jeune garçon, drôlement bien habillé s’y trouvait. Je le saluai poliment et il me dit bonjour et m'appela Belle-Rose, puis me proposa de m’asseoir. On y est devenu amis proches et il me promit de m’écrire une lettre le plus tôt possible. Sur chaque lettre sauf les premières, que je lui envoyais, donc au moins des centaines, et à la place du destinataire, je l’appelais “Odieusement-poli” et lui, m’appelait donc “Diaboliquement-douce”. Je savais qu’il s’appelait Henri et il me demandait à chaque fois mon prénom, malgré qu’il le connaissait déjà. Cela me rendais triste en y repensant encore mais à la fin, je marquais “Cordialement et au plaisir de te revoir, Marie Elisabeth DeLaCour” ainsi qu’un petit dessin de cœur. Bizarrement, le lendemain, Monsieur m’avait préparé un gros cadeau qui pourtant était réservé à une grande occasion.
Henri et moi, nous nous sommes revus moins de 2 semaines après, alors qu’il habitait plutôt loin. Je montais dans un carrosse et regardais, tout le voyage, le paysage filant à toute allure. Nous sommes arrivés 4 heures après notre départ. Henri, dans son vêtement blanc, avec une touche de caramel, m’attendait. Il m’embrassait la main et me dirigea vers son château. J’y rencontra sa Mère et son Père qui s’agenouillèrent devant moi. Malgré ma surprise, Henri me tira gentiment vers un autre salon, non loin, mais où aucun enfant ou adulte ne se trouvaient et où nous pouvions donc parler.
Un moment, nous surprîmes une conversation de Monsieur et du Père de Henri qui disaient que Henri avait de la plaisance à être avec moi et Henri, rougissant, essayait de détourner mon attention et y arrivait. Je n’ai entendu que ces 9 paroles et toute la nuit pensait à lui. Le lendemain, je croyais avoir compris : le mariage m’allait être forcé comme la prison à un prisonnier. Henry avait beau être beau et charmant, je ne voulais pas me lier avant un bout de temps. Il me restait un mystère: je ne voyais pas ce qu’une bourgeoise comme moi pouvait lui offrir. Comme il avait écrit au crayon à papier puis effacé, il était le futur Roi de France. Je me levais et me rendit devant la chambre où Monsieur s’était endormi. Je toquai sur la porte et entra, demandant des explications. Il bégaya mais ne me dit rien. Je me rendis devant la chambre d’Henri, qui était plus vieux que moi et qui avait dû être mis au courant. En entrant, je le réveillai et il me regarda apeuré et pas encore réveillé. Je lui demandai des explications en colère quand il fondit en larmes. Je me calmais calmai pour essayer de le calmer à son tour. J’appris grâce à des courtes explications que je lui étais vraiment importante, non seulement pour le pouvoir, mais surtout pour l’amour. Rassurée, j’entendis des tocs-tocs, et demandai le plus clairement et gentiment s’il savait ma place dans le pouvoir. Il murmura que mes parents voulaient me le dire mais manque de temps, ils ne le pouvaient. Il finit finalement par me dire que j’étais la personne qui allait s'asseoir sur le trône de France. Choquée mais contente de son honnêteté, je le pris dans mes bras pour le remercier, quand Monsieur entrait et je m’imaginais la scène tristement drôle.
Je restais resta maîtresse du trône 5 années avant d’accepter d’être mariée à Henri qui lui, occupa le trône 20 années et je lui donna 2 filles et 1 garçon. Mon mari vécu 10 années de plus, mourant d’une épidémie et moi, 30 années, assez pour voir ma rosée devenir roi et mères. Je fus même une célèbre écrivaine !
Je me fais vieille et devais écrire cette histoire avant qu'elle tombe dans les tréfonds de l’oubli. Bientôt, la Faucheuse viendra me chercher….