La chasse à courre ou vénerie

Loin de remettre en cause la communauté des chasseurs, je tiens à souligner des pratiques que je juge peu éthiques et leurs failles. Je montre du doigt les dérives et les problèmes de la chasse à courre dans certaines conditions. Elle a été interdite en Belgique depuis 1995, abolie en Allemagne, et remplacée en Grande-Bretagne avec des leurres artificiels.

Extrait de la définition Larousse de la vènerie : c'est l'art de chasser avec des chiens courants des animaux sauvages tels que le cerf, le chevreuil, le sanglier, le lièvre, le renard. (Synonyme : chasse à courre...) La vénerie, aux règles codifiées, a pour objet de poursuivre à courre le gibier et de le forcer à se rendre.

La chasse à courre ou vénerie se pratique partout en France depuis plusieurs millénaires. C'est François 1er de 1515-1547, qui transforme cette chasse en art, qui apprécie sa pratique, il est surnommé "le père des veneurs" et déclare "vieux et malade je me ferai porter à la chasse, et peut -être que mort je voudrois y aller dans mon cercueil." Ces chasses sont commandées par Marie de Médicis sous forme d'une série de tapisserie : tentures des chasses du roi François tissée par la manufacture des gobelins. Elle a été interdite pendant la Révolution et restaurée par Napoléon. Cette chasse a inspiré de nombreux artistes. La chasse à courre n'est plus réservée à l'aristocratie au 20ème siècle. Les fêtes de la chasse animée accueillent des millions de visiteurs en France.

La vénerie compte actuellement 400 équipages, 10000 pratiquants, 1000 000 sympathisants, 30 000 chiens et 300 chevaux. Elle est pratiquée par 20% de femmes, et à 30% en famille. Les participants sont environ 50% de plus de 50 ans et 30% entre 30 et 50 ans, Le nombre d'animaux tué par rapport au nombre de journées de chasse est minime, environ 3800 animaux en France. Il y a un total de 15 000 chasses annuelle en France. La chasse à courre est majoritairement représentée par des petite véneries, donc des chasses à petits gibiers. On peut suivre l'animal à pied, en voiture ou à cheval. Les suiveurs sont admis gratuitement, il faut d'abord se présenter aux boutons (ceux qui portent les costumes). Politesse, respect des chiens et de la circulation sont attendus. Une vénerie peut être accompagnée de plus de 30 000 suiveurs.

La chasse à gros gibier (cerf, daim, chevreuil, sanglier, loup) est appelée grande vénerie. Alors que la chasse au petit gibier (fouine, renard, lièvre, lapin etc...) s'appelle la petite vénerie. L'ensemble du groupe (personne+monture+meute) s'appelle l'équipage, ceux qui accompagnent la meute sont des veneurs. L'animal ciblé est traqué, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus s'enfuir. A ce moment-là, les veneurs sonnent l'hallali qui annonce la mort. L'animal est soit tué par la meute, soit par un homme avec une arme blanche ou au fusil selon sa taille ou l'envie des chasseurs (cérémonie de la mort: la curée où l'on donne aux chiens la nourriture).

Les chiens courants sont éduqués et créancés pendant plusieurs années par l'homme. Ils sont habitués à chasser un animal en particulier, à chasser en meute. Le dressage est essentiel. Il est effectué au chenil avec les chasseurs, et en chasse quotidiennement. Pour la grande vénerie 9 race de chiens sont utilisées, par exemple le chien français tricolore, tandis que pour la petite vénerie 11 races sont présentées, ça pourrait être un beagle, (environ 13 000 chiens). Quelque exemples de chiens de races le chien d'Artois, le basquet artésien normand, l'anglo-français, le billy, le porcelaine, le foxhound anglais etc... Les chevaux doivent également être entraînés régulièrement, et le cavalier doit maîtriser l'allure du cheval pour éviter de le fatiguer.

La trompe de chasse est un instrument spécifique à la vénerie française fait en laiton ou bronze. Celle-ci est accordée en ré, les liaisons sont tuyautées, la mesure de 6/8, celles-ci sont ternaires à deux temps. En 2015, le ministère de la culture et de la communication française a reconnu "l'art des sonneurs de trompes" au patrimoine culturel et immatériel. Des championnats sont organisés pour départager les meilleurs trompettistes. Les premières fanfares de chasse remontent à 1723. Il existe différentes trompes: la dampierre, la dauphine, la orléans, celle utilisée actuellement est celle d'orléans.

Chaque musique à une signification:

-le "bien-aller" indique que les chiens chassent sur la "bonne voie"

-le « débuché » que la meute est en plaine et se dirige vers un autre massif forestier

-le « bat-l'eau » que l'animal de chasse est dans un étang ou une rivière.

- « vue » que l'animal de chasse est vu par le sonneur.

-sans oublier une fanfare spécifique pour la "curée".

...Et son style diversifié de 4000 fanfares :

-fanfares de circonstance pour montrer les péripéties de chasse: (le stade de la chasse, ces étapes)

-fanfares d'animaux, permettant de signaler quel animal est chassé.

-fanfares de maître d'équipage, destinées à honorer des équipages.

-fanfares fantaisistes qui honorent des personnes ou des événements.

Au court d'une vénerie, l'animal comme la meute utilise des stratégies pour parvenir à ses objectifs. L'animal traqué peut se mêler à ses semblables ou à leurs odeurs pour tromper les chiens, par exemple traverser une rivière. Il peut simplement échapper aux chiens en les distançant(forlonger) ou revenir sur ses pas (hourvari). Il existe de nombreuses expressions liées à la vénerie dans le langage courant, par exemple "donner-le-change", "être aux abois"etc...

ATTENTION, je déconseille aux personnes sensibles de lire la suite de l'article, des images montrant la réalité de la chasse à courre sont "choquantes". Cette chasse me fait penser à une mise en scène, à l'image de la corrida qui s'appuie sur la tradition et l'art pour se justifier. Il faut comprendre que même si on ne l'apprécie pas, elle fait partie de l'histoire de France, on en trouve de multiple exemples dans notre culture. (Louis de Funès dans "Fantômas contre Scotland Yard", acteur célèbre qui a fait rire plusieurs générations.)

Les arguments pour la protection de la vénerie (je signale que l'onglet qui y est réservé sur Wikipédia est totalement vide, alors que tout le reste de l'article est très bien documenté, ça en dit long sur l'avis des internautes....) Pour palier à ce manque d'information, j'ai utilisé des extraits et arguments entre guillemets et en italique de la section "stop aux idées reçues" (en vert) du site web : vénerie.org. Une partie consacrée aux justifications contre la vènerie sera abordée ensuite.

Idée reçue N°1, "la vénerie est cruelle"

"FAUX, la cruauté supposant une volonté délibérée de faire souffrir, cela n’a rien à voir avec la vènerie. Les veneurs ne font que d’organiser et ritualiser l’acte naturel de prédation entre les animaux eux-mêmes. L’animal sauvage utilise sa capacité de résistance au stress, gage ordinaire de sa survie, son instinct et ses aptitudes physiques pour déjouer la meute de chiens qui le poursuit. Trois fois sur quatre, il échappe d’ailleurs à ses poursuivants." "Nous n’avons jamais entendu dire d’un marathonien qu’il souffrait le martyr ! Certes il était épuisé, fatigué, il a des crampes, ses muscles se raidissent, se tétanisent. Il en est de même pour l’animal chassé à courre. Retenez aussi que l’animal ne se voit pas mourir, car il n’est pas capable de se projeter sur l’avenir. La mort est une notion conceptuelle qui est complètement absente dans l’imaginaire d’un animal."

Cet argument veut montrer que la souffrance n'est pas volontaire, sauf que l'homme est libre. Agir librement, c'est agir volontairement et consciemment. Le chasseur a fait consciemment le choix de faire de la chasse à courre. Etant un être conscient, il est également responsable de ses actes, de leurs conséquences, dont la souffrance animale et ce même si l'animal n'en a pas conscience(comme conscience de la mort). On peut donc par démonstration dire qu'il y a une volonté délibérée de faire souffrir, donc cruauté... L'argument de l'acte naturel ne tient pas par définition: simplement parce que la chasse à courre c'est une imitation imparfaite de l'acte de chasse, qui au naturel est réalisée par les prédateurs naturelles et pas par les chiens. Ce prédateur naturel chassé par l'homme a été réintroduit, donc la légitimité de cet argument est remise en cause. La comparaison anamorphique du marathonien avec l'animal chassé est hors sujet, car l'homme n'est pas de la même espèce que l'animal chassé. Tout ça pour dire que oui, la douleur n'est pas directe, mais elle est volontaire malgré ce que veulent croire les chasseurs. C'est ce que je qualifierais de mauvaise foi, un mensonge qu'on se fait à soi-même pour avoir bonne conscience et se déresponsabiliser selon Sartre. Pour ma part je pense que c'est VRAI, pour certaines chasses à courre et pas toutes.

Idée reçue N°2, "les veneurs ne prennent pas soin de leurs chevaux"

"FAUX, le cheval au même titre que le chien est le partenaire du veneur. Il lui voue une attention et une affection sans borne car sans monture point de chasse ! La vènerie est une discipline à part entière de la Fédération Française d’Équitation dont elle respecte les consignes et avis. Les veneurs sont particulièrement sensibles au bien-être animal. Ils ont d’ailleurs édité leur propre manuel « Guide pratique du cheval de chasse » et organisent chaque année des stages de formation à l’équitation, soins, alimentation et éthologie avec le célèbre Nicolas Blondeau. Qui veut voyager loin ménage sa monture !"

En effet, cette idée reçue semble infondée. Il y a peu de chance qu'une chasse puisse fatiguer le cheval, l'objectif étant qu'il faut le garder en forme pour atteindre l'animal chassé. Il est beaucoup plus simple en pratique de s'occuper correctement d'un cheval en comparaison avec la meute, simplement parce qu'il ne s'agit que d'un seul animal. La discipline de chasse à courre est également intégré à celle de l'équitation. Par exemple pour acquérir un nombre de galops importants, il faut étudier la chasse à courre (l'angle de l'équitation). Le prix d'un cheval et tout ce qui l'accompagne seront calculés par la suite, les frais de vétérinaire étant chers, il n'y aurait aucun intérêt à maltraiter son cheval. Bien sur des cas doivent exister, mais aucun témoignage ne m'est parvenu sur le sujet même sur le site d'AVA, qui est censé regrouper les témoignages négatifs de chasse à courre. Donc c'est FAUX.

Idée reçue N°3, "les veneurs ont tous les droits"

"FAUX, par-delà les règles s’appliquant à la chasse en France, la vénerie est régie par l’arrêté ministériel de 1982 et par un règlement intérieur qui ne peut être enfreint. Les veneurs ne peuvent chasser que là où ils ont droit, sont très respectueux de la propriété privée, qu’ils ne traversent que si les propriétaires ou ayant droit les y ont autorisés. Contrairement à une idée répandue, le droit de suite n’existe pas !"

"Si un animal tient les abois devant un pavillon par exemple, la chasse est arrêtée, les chiens sont retirés et les membres de l’équipage tenus à l’écart mais surtout le maître d’équipage va faire en sorte de faire partir l’animal pour qu’il puisse regagner sereinement la forêt et éviter ainsi tout accident. Si le propriétaire s’oppose à ce que l’on fasse sortir l’animal de la propriété, le maître d’équipage fait signer une décharge et requiert la présence de la force publique. Lorsqu’un équipage ne respecte pas ces consignes, il y a automatiquement une enquête menée par la Société de Vènerie.

Un délégué de la Société de Vènerie va donc sur place, se fait expliquer par tous et rapporte ce qu’il s’est passé (boutons, propriétaires, riverains, gendarmes témoins) et rédige un rapport très circonstancié. A la suite de cette enquête, le maître d’équipage est convoqué devant la commission de contrôle et d’arbitrage, composé de six veneurs expérimentés (représentant les six animaux chassés). A la suite de ce conseil, les sages formulent éventuellement une proposition de sanction au président, et c’est lui seul qui prendra la décision finale. Il y a quelques années à la suite d’un incident de ce genre, un équipage de cerf a été contraint d’arrêter de chasser pendant un mois, de terminer la saison en noir et d’enlever au maître d’équipage la responsabilité de servir l’animal. L’équipage a accepté cette sanction. La Société de Vènerie vous le voyez fait sa propre police et responsabilise ses troupes."

En effet, la vénerie à des lois et elle les fait respecter elle-même (ça pourrait poser un problème...de logique car les valeurs françaises sont basées sur la séparation des pouvoirs, notamment dans le domaine de la législatonf). Moi ça me rappelle personnellement le pouvoir que s'octroyait Eglise notamment dans la gestion des affaires judiciaires. Mais ce n'est pas notre sujet, Une partie sur la loi sera présentée par la suite. Comme toutes les chasses, elles sont régies par le code de chasse. Donc c'est FAUX.

Idée reçue N°4, "l'animal de chasse n'a aucune chance"

"Faux ! Trois fois sur quatre, l’animal échappe à ses poursuivants. La vènerie est un acte de chasse naturel où l’homme n’intervient que pour encadrer le travail des chiens. L’animal sauvage va tout au long de la journée utiliser son instinct naturel, ses aptitudes à la course comme à la ruse pour déjouer le travail des chiens et ainsi échapper à son prédateur ancestral. Il n’est donc pas étonnant qu’il échappe à ses poursuivants dans la majorité des laisser-courre. Les veneurs sont très attachés à ce que rien n’entrave ce combat équilibré entre la meute et l’animal et que ce dernier ait ainsi autant de chance d’échapper que d’être pris."

En effet, l'animal chassé à beaucoup de chance de s'enfuir. Mais s'ils y parviennent ils peuvent être blessés, les plaies peuvent s'infecter. La mort causée par les blessures est donc lente et douloureuse, accentuée par la soif, et la faim et s'étend sur plusieurs semaines, voire mois. Alors qu'une chasse au fusil lui épargnera statistiquement des souffrances inutiles. Donc c'est FAUX.

Idée reçue N°5, "la vénerie perturbe la nature"

A mon avis c'est FAUX pour certaines raisons: Dans le sens où les chevaux, les chiens n'ont pas d’empreinte carbone très élevée. Que l'acte de prédation est naturel, et était réalisée autrefois par les loups. La mise à mort sans fusil est également plus écologique, car les cartouches de chasse polluent, mais n'est pas éthique. La chasse à courre a vocation à être écologique, car c'est l'une de ces valeurs. Extrait du site vénerie.org

"Ici les animaux sont habitués, cela ne les inquiète nullement. A l’inverse, ayant chassé pendant plusieurs saisons en Bourgogne dans une très belle chasse de grand gibier, j’ai pu observer le contraire. Lorsque, en fin de saison, l’équipage de cerf local venait chasser sur ce territoire, effectivement les animaux peu habitués aux chiens courants, au son des trompes et aux cavalcades des chevaux s’empressaient de débucher pour quitter les lieux !"; "Le vrai dérangement, c’est paradoxalement le ramasseur de mues, le ramasseur de champignons, ou parfois le chasseur photographique qui ne respecte rien en voulant s’approcher au plus proche des animaux. L’animal est surpris et en subi un incontestable stress. A l’inverse lorsque les traqueurs claquent la portière de leurs véhicules, les animaux se mettent en mouvement car ils ont identifié la menace, dans tous les cas ils sont en alerte. Lorsque vous surprenez un animal, celui-ci est désorienté, c’est cela le vrai dérangement."

Mais, La vénerie perturbe la nature c'est VRAI. Car comme on l'a vu précédemment, la chasse à courre est parfois accompagné de plusieurs voitures, de véhicules qui eux perturbent grandement le milieu, avec leur empreinte carbone, le bruit des moteurs, le claquement des portes. etc..en reprenant leurs arguments. Leurs arguments sont également de rejeter la faute sur les autres, ce qui en soi n'est pas faux, mais n'est pas un argument valable. Les animaux pour échapper à leurs sorts, mélangent leurs odeurs aux autres animaux. Donc, quand il y a une chasse à courre, toutes les espèces présentes sur le territoire de chasse sont perturbées. Comme par exemple les animaux de proie, mais aussi ceux qui ne sont pas concernés comme les oiseaux. Le nombre de chasse à courre est supérieur au nombre d'actes de chasse fait par les loups, les réels prédateurs de l'ensemble des animaux de proies. Les traques de chasse à courre sont donc en surnombre. On l'a vu le nombre d'équipage augmente, depuis la fin de la seconde guerre mondiale et la zone de chasse rétrécit. Les chiens ne sont pas en nombre équivalent à celle d'une meute de loup, qui à l'état naturel dépassera rarement les 12 individus, alors que 40 chiens sont obligatoires pour chasser le gros gibier. On ne pourra pas voir les voitures sur les photos, tout simplement parce que les veneurs ne postent pas les photos de leur cortège entier, c'est facilement compréhensible, les voitures ça gâche le paysage, les belles photos.

On pourrait rapprocher cela à un autre argument qui serait "la vénerie est écologique." qui pourrait être VRAI seulement en apparence. Car nous verrons le prix d'une chasse à courre et monteront que c'est un sport de riche par la suite. Et que on se contentant d'une chasse au fusil, l'argent qui aurait servi à financer la chasse à courre pourrait être réinvestit dans des projets, associations réellement écologiques. La différence de coût entre les deux chasses est au minimum de 1000 euros, et monte très très haut selon le nombre de participant et le prestige de la chasse à courre (on pourrait parler facilement de plus de 5 000 euros, voire même 10 000 et plus). Cet argent mieux investit pourrait par exemple à créer des cartouches de chasse moins polluante, financer des associations écologiques, greenpeace, LPO, WWF, france nature environnement... Cet argent est plus utile que l'acte de chasse à courre, pour sauver la planète, tout simplement. L'écologie, vise à dépasser la simple apparence de nos actes pour être conscient du réel impact de nos choix sur l'environnement et agir en conséquence. Parfois contribuer économiquement à grande échelle à l'écologie est préférable à chasser même écologiquement. Une série de ramassage de déchets dans la forêt serait plus écologique par exemple. Donc selon moi c'est FAUX, c'est un gaspillage économique et donc de moyen qui pourrait servir l'écologie.

Idée reçue N°6, "la vénerie est un sport de riche". Pour subvenir aux frais, les boutons cotisent :

"Pour un équipage de lièvre on comptera 300 euros, pour un équipage de chevreuil 800 à 1 500 euros et pour un équipage de cerf ou un (manque un mot)vautrait de 1 500 à 5 000 euros. En effet, dans ce cas précis, l’équipage est obligé de louer un territoire de chasse (environ 30 000 euros de loyer par an).Quand les gens disent que la chasse est un privilège du point de vue de son coût, ce n’est pas vrai. En effet, 2 000 euros par an correspond à une semaine au Club Med ou au ski et de très nombreuses personnes dépensent ce type de budget annuel pour des loisirs."

Même si le prix est divisé entre les membres pour qu'il soit moins cher individuellement, la chasse à courre reste chère par rapport à une chasse classique (ce sera démontré par la suite). Donc c'est VRAI, pour la grande majorité des chasses à courre.

Idée reçue N°7, "la vénerie est interdite dans tous les pays"

C'est faux, c'est évidement. Dans certains pays, elle est interdite. Elle a été interdite en Belgique depuis 1995, abolie en Allemagne, et remplacé en grande-Bretagne avec des leurres artificiels. Elle est légale en France. Donc c'est FAUX.

"L'éthique une valeur fondatrice de la vènerie" est écrit en gros titre dans la rubrique "rèles et bonnes pratiques" du site internet de la vènerie, et fait partie de l'idéologie de la vénerie, malheureusement, pas en pratique....

"Consciente aujourd’hui d’appartenir à un monde en pleine mutation qui a pris ses distances avec la culture rurale à laquelle elle appartient pleinement, la vènerie du XXIème siècle a plus que jamais à cœur de perpétuer cette tradition cynégétique. L’éthique est au cœur de notre identité, elle est une richesse partagée, un élément de culture fondamental, un pacte qui unit les veneurs entre eux, une référence qui leur permet de revendiquer dignement une respectabilité vis à vis du monde dans lequel ils évoluent. C’est dans cet esprit que la Charte de la Vènerie a été conçue et que ses déclinaisons ont été diffusées auprès des publics concernés : la Charte des Veneurs, la Charte des Suiveurs et la Charte des Photographes."

Et c'est peut-être là, le problème, ce ne sont que des valeurs morales et non des lois qui entraînerait des conséquences pénales comme toutes les lois. Au même titre que "je ne dois pas mentir", dit aux enfants par les parents, ce n'est pas toujours appliqué. C'est l'argument de la tradition qui pour le coup est réussi. Mais pour "revendiquer dignement une responsabilité vis à vis du monde dans lequel ils évoluent" ce n'est pas vraiment gagnée, dans le sens où la communauté des veneurs nie ses responsabilités dans le secteur de la sécurité routière et la souffrance animal. Mais dans les fondations de la vénerie qui est donc un sport royal au moment de sa création n'a pas pour valeur l'éthique. Par exemple à l'époque le sort des chiens courants importait peu, il arrivait fréquemment qu'ils se fassent écraser par le cheval, la chasse ne s'arrêtait pas. Le roi avait tous les pouvoirs sur ces sujets dans le sens où il pouvait ne pas faire attention au bienêtre de ses sujets, voir leur nuire. (Par exemple en leur interdisant la chasse par temps de famine sur le domaine de chasse royal, en cas de braconnage, des peines lourdes étaient prononcées, comme la peine de mort). Ce n'est pas très éthique de tuer des humains de nos jours. Les veneurs idéalisent la tradition de la vénerie, et falsifient le passé ... Donc c'est FAUX. Il faudrait donc dire l'éthique est une valeur actuelle de la vénerie à la place.

Le site internet propose aussi des chartes. C'est un effort notable vers la responsabilisation, mais qui n'est pas suffisant. Selon la définition Larousse "Une charte est un écrit solennel qui était destiné à consigner des droits ou à régler des intérêts." Autrement dit, ce n'est pas une loi, la charte n'engage que la conscience. En cas de de rupture avec la charte aucune poursuite judiciaire ne peut être fondé sur la charte. Il n'y a donc aucune punition ou même avertissement en cas de rupture. J'ai lu ces chartes, mais je n'ai vu nulle part d'instruction sur la mise à mort, ou sur des consignes de sécurité. Cependant, il y a des instructions sur la partie politesse, des valeurs "écologiques" qui devraient être transmise au cours d'une chasse à courre , d'un code vestimentaire et de tradition.

Mais la vénerie qui peut paraître belle à première vue est contestée par une partie des français pour plusieurs raisons (je vais utiliser les arguments présents en rouge sur Wikipédia et les expliquer).

-la mise à mort, qui était faite à la dague, le pieux, par morsure des chiens, ou par noyade perd en popularité et est remplacée de plus en plus au fusil.

-la curée et l'hallali sont des scènes violentes: Voila un argument pour "la vénerie est cruelle"

J'ai moi-même assisté à une mise à mort d'un cerf en 2012 en Normandie près d'un manoir, lorsque j'avais 10 ans. Plusieurs coups de feu avait retenti, je m'étais alors ruée vers la source du bruit (il n'est évidemment pas conseillé de m'imiter). A moins de 100 mètres, un cerf est blessé par balle, mais il n'est pas mort. La meute se jette sur lui, et le dépèce vivant. Le cerf hurle pendant plus de cinq minutes, sous les morsures des chiens avant de s'immobiliser et de mourir. Les deux chasseurs s'arrêtent et observent la scène, puis tire le cadavre de cerf en le mettant sur leurs épaules, avant de partir. Mais les chasseurs n'arrivent pas très bien à le porter au début à cause de leurs chiens qui continuaient de tirer sur le cadavre dans le sens inverse....Il est évident que n'importe qui d'emphatique comprend que mourir dévoré vivant ou tué de cette manière est insupportable, pas éthique et moral. Mais pas tout le monde visiblement...(image d'illustration)

En 2014, un internaute a filmé un cerf en train de se faire noyer dans un étang Saint-Léger-en-Yvelines. L'article du Parisien à qualifié le fait d'accident rare, mais aucune loi ne spécifie comment doit être tué l'animal explicitement, et on peut voir sur la vidéo que la noyade est volontaire de la part des chasseurs, clairement. En 2018, une militante tente de sauver un cerf de la noyade dans une rivière glacée dans la forêt de Rambouillet. La police est intervenue pour la sauver, mais elle a refusée. Le cerf est mort noyé, elle lui tenait les bois hors de l'eau pour qu'il puisse respirer et éloigner les chiens. C'est un acte dangereux, "Elle a retenu le cerf par les bois, l'empêchant de fait de se mouvoir librement" d'après DVA(défendons la vénerie aujourd'hui). Il est de nouveau évident que mourir noyé quel que soit l'espèce concernée n'est pas une mort souhaitable.

Pour revenir à la dernière autre façon de tuer traditionnel, qui pose problème, c'est l'égorgement au couteau, ou quand on touche les organes vitaux avec une arme comme une lance. Le problème c'est que peu de personne savent encore tuer de cette manière, c'est complexe, il faut connaître l'anatomie de l'animal pour éviter de le blesser inutilement et surtout cette méthode demande de l'expérience, qu'on ne peut acquérir sans "s'entraîner" en toute logique à l'aide d'un maître qui nous explique la technique ou directement sur le tas. Comme on peut le voir dans certains abattoirs industriels, quand un cochon est mal égorgé, il peut rester conscient pendant plus de 10 minutes... avant de mourir.Le deuxième danger plus évident est pour celui qui pratique la mise à mort, si l'animal est encore en vie, il peut se débattre. Si c'est un gros gibier, il peut facilement blesser un humain, par exemple un cerf avec ces bois est capable d'embrocher un chasseur. (Pour revenir à mon témoignage, c'est peut-être l'une des raisons pour laquelle les chasseurs ne sont pas approchés de l'animal avant sa mort.)

Comme argument à "l'animal de chasse n'a aucune chance" et un nouvel argument pour "la vénerie est cruelle", on peut citer la mort contre un obstacle artificiel. Oui, il n'a pas aucune chance, mais l'animal peut être bloqué par un obstacle dressé par l'homme volontairement ou non. Par exemple, volontaire quand il s'agit d'une noyade. Les obstacles sont les chasseurs et surtout leurs poursuites en bateaux, qui lui retirent toute chance de s'échapper. Certains chasseurs utilisent également des bâtons ou des lances pour plonger la tête de l'animal pour le tuer en plus des bateaux. Un autre exemple : face à un grillage ou grille. Le 19 novembre 2019, un cerf s'est retrouvé acculé contre un grillage, manquant de se faire dévorer vivant par la meute. Quand des habitants de la ville sont intervenus et l'ont sauvé d'une mort certaine, il était blessé à la patte arrière. Ils ont ensuite appelé les autorités car l'abattage d'un animal dans la ville est interdit. (Image issu de la vidéo de : https://positivr.fr/sauvetage-cerf-oise-chasse-video/). On peut voir d'autres vidéos, ou par exemple un cerf sur une autoroute grillagé des deux côtés, se retrouve bloqué par la chasse à courre (en même temps que les voitures, je tiens à le préciser). Il se jette plusieurs fois sur les barrières avant de réussir à passer. C'est un problème, parce que même involontairement ces scènes sont vouées à se reproduire. Car le nombre d'infrastructures augmentent en même temps que la population française. Le territoire naturel des animaux est de plus en plus morcelé, et donc délimité par des obstacles artificiels, plus qu'il y a plusieurs années. Les grillage pour éviter d'être dérangés à la fois par les animaux et les chasseurs. Ou plus simplement parce que les habitants vivant à proximité des forêts installent des grillage autant à cause des animaux que de la chasse à courre elle-même. Oui, 3/4 des animaux chassés arrive à s'enfuir. Mais s'ils sont blessés les plaies peuvent s'infecter. La mort causée par les blessures est donc lente et douloureuse, accentuée par la soif, et la faim et s'étend sur plusieurs semaines, voire mois.

Pour analyser l'argument de la chasse à courre, qui dit que l'animal ne conçoit pas la mort, déjà c'est une hypothèse tout à fait légitime dans le sens où on ne peut la réfuter. Mais si elle est vrai, alors c'est d'autant plus cruel pour l'animal tué. Explications de logique si cette hypothèse est valide : si l'animal ne conçoit pas la mort, il ne conçoit pas la fin de la souffrance. Celle-ci doit lui apparaître comme sans fin, tournant comme une boucle infernale dans son esprit, jusqu'à sa mort. L'animal, ne pourrait alors pas se dire "la douleur à une fin: la mort", leurs souffrances sont donc tellement immenses, que nous, humain, ne pouvons pas les imaginer. J'espère donc que leur argument est faux, même si rien n'exclut la possibilité qu'elle soit vrai. En philosophie, on dit que les animaux ont une existence médiate selon Hegel (dans L'esthétique), c'est-à-dire le fait de savoir être dans le monde, connaissance de ses états, sans passer par l'intermédiaire de la raison. Un animal n'est donc capable que de liberté d'indifférence selon Descartes (dans Discours de la méthode), c'est la capacité à résister aux contraintes ou de se décider sans raisons, c'est le plus bas degré de liberté. Que l'animal partage avec l'homme, qui lui a la possibilité de faire des choix éclairés : la capacité de choisir en connaissance de cause. L'homme peut également se projeter dans l'avenir, grâce à la conscience. Les animaux sont donc définis par leurs états, et les hommes par leurs actes et projets futurs comme le dit Sartre (L'existentialisme est un humanisme). Donc un animal se sait en état de douleur et rien ne lui permet de croire qu'elle pourrait s'arrêter dans le futur. Je rappelle que l'animal n'est plus considéré comme un objet aux yeux de la loi. Ils sont reconnus "comme douées de sensibilités. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens." depuis 2015 ART 515-14

Comme autre argument à "la vénerie est cruelle", on pourrait démontrer, que rien n'oblige les chasseurs à tuer pour manger les animaux de chasse tués. Il existe surtout des lois sanitaires contre la trichine du sanglier par exemple, les réglementations d'hygiène et la loi sont plutôt libres en ce qui concerne le partage du gibier (sphère familiale+chasseurs). Il faut savoir que seuls les morceaux prédécoupés peuvent être vendus ou gardés dans une chambre froide. Donc un chasseur peut laisser le reste de la carcasse, mais il n'est pas précisé s'il doit la laisser pourrir sur le sol comme n'importe quel élément biodégradable. Donc parfois, les cadavres n'étant pas très "beau à voir", ils sont ramassés et déposés ailleurs, comme par exemple à la "poubelle" : une aberration d'illogisme.

Comme on le voit sur la photo précédente, où l'on aperçoit visuellement mon prochain argument en bas à droite de l'image d'avant. C'est un fœtus qui a été arraché du ventre de sa mère. (Sûrement par les AVA (abolissons la vènerie aujourd'hui) pour prouver que la biche était enceinte). : La vénerie est aveugle, elle n'est pas guidée par l'éthique que pourrait avoir un être humain. Les chiens choisissent la proie, peu importe si c'est une biche (pour faire un rappel de la culture populaire : Bambi), enceinte, un animal protégé, un bébé ou un animal de compagnie. Le problème n'est pas tellement éthique, certains n'y voit aucun inconvénient. Mais le fait qu'ils tuent des animaux domestiques ou leurs congénères(qui sont 65 millions) cause plus de tort. Ils appartiennent à leurs propriétaires, qui pourraient exiger réparation, si leurs animaux sont tués. Je ne présume pas qu'ils aiment leurs animaux car 90% des français pensent qu'ils sont des êtres sensibles. Par exemple, une amie de ma mère a perdu son chat, déchiqueté vivant par un chien courant. Son chat était méconnaissable, on l'a emmené chez le vétérinaire pour qu'il se fasse anesthésier. Il était la dernière chose qui lui restait de sa grande mère décédée.

Au-delà des valeurs sentimentales, le vrai problème c'est que des humains pourraient se mettre entre la meute et leur animal pour le protéger. Malgré le fait que les chiens courants soient dressés, il arrive qu'ils mordent ou arrachent des doigts dans ces circonstances car pour eux, nous sommes des tas de viandes, qui se mettent en travers de leur chemin et de leurs proies, malheureusement. Surtout, s'ils ont l'habitude de dépecer leurs proies vivantes. "L'effet de meute" est parfois incontrôlable, il suffit d'une seule attaque, pour que tout le groupe suive. On peut imaginer le pire, un enfant en bas âge pourrait protéger instinctivement son animal, je ne voudrais pas savoir ce que cela donnerait en vrai...

-les conditions de vie des chiens de chasse sont parfois mauvaises: voici un autre argument à "la vénerie est cruelle".

Certains chiens restent parfois trop longtemps confinés dans leurs chenils ou durant le transport dans un camion. La période de chasse durant environ 6 mois, on devrait souvent voir les chiens de chasse être promenés, vu leur nombre en chenil. Et pour ma part je n'ai jamais observé en réalité et sur internet, ni entendus parler de balade de chien de chasse...C'est peut être encore pratiqué, car des chiens confinés, seront plus excités, une fois "lâchés" dans la nature. Mais on ne peut pas vérifier.

Il est interdit de les affamer, évidement mais en réalité c'est de nouveau pratiqué, car un chien mal nourrit est plus performant en chasse(il ne manque pas de "volonté" pour se nourrir). Certains éleveurs au chenil, disait avoir besoin d'une relève: un certain nombre de naissances pour renouveler le groupe. On pourrait se demander pourquoi, vu que la durée du travail d'un chien est d'environ 5 à 7 ans, par déduction, certain chien soit disparaisse et sont transférés. Des accidents du côté des chiens ont toujours existé, par exemple plusieurs chiens se sont déjà faits écraser par les chevaux de la chasse à courre au moyen âge. Un exemple d'aujourdhui concret issue d'un témoignage anonyme d'un citoyen français sur le site AVA picardie.com.

"J’ai assisté à un accident tout à l’heure vers 13h45. Une dizaine de chiens a traversé la route et une voiture a malheureusement percuté un chien. Le pauvre a volé sur le bas-côté. Je me suis arrêtée, complètement affolée !Je tiens à préciser que personne ne s’est arrêté, même pas la femme qui a renversé la pauvre bête. Il n’y avait que moi et un cycliste qui suivait les chasseurs ! Le pauvre chien a agonisé quelques minutes, puis a succombé…" "Et pas un panneau « Chasse en cours » à l’horizon !"

(pour les panneaux on en reparlera après) Si on est peu, voire pas au courant de ce genre de fait c'est qu'ils ne sont évidemment pas mis en avant, mais aussi parce qu'un camion suit la meute et ramasse les animaux morts et blessés. Après un ramassage, le camion continue à suivre la chasse, on ne sait pas s'il passe par la case vétérinaire.(Je tiens à préciser que tous les chasseurs de chasse à courre ne sont pas indifférents à la mort d'un de leur chien) Cette fois ci des réglementations existent pour l'identification des chiens, mais comme pour tout, elles ne sont pas toujours respectées en réalité. *

Pour les chiens perdus, (ça arrive régulièrement, normal avec une meute dépassant la vingtaine d'individus), Ils ont l'habitude d'être récupérés avec un camion, ils auront tendance à ne pas se méfier des voitures, voire se jeter sous les roues d'une voiture. Pour les chiens perdus, le chasseur doit prouver qu'il a fait son possible pour retrouver son animal, mais il n'est pas obligé de le déclarer aux autorités (police etc...), ce qui ne constitue pas une preuve de recherche de l'animal. Cela veut dire que les autorités françaises ne connaissent donc pas forcément le nombres de chiens courants errants. (Je rajoute qu'elles ne connaissent également pas le nombre exact de chats errants, comme exemple du non-contrôle des animaux domestiques et de leurs impacts). Les propriétaires en sont toujours responsables pénalement. C'est un réel problème de sécurité car en comparaison :

-un loup aurait peur des hommes et ne l'attaquerait pas, fuirait tout contact.

-un chien errant lui, n'aura pas peur des humains car il a été élevé par l'homme, le danger serait qu'il retrouve ses instincts naturels, il deviendra donc potentiellement dangereux.

-mais un chien de chasse n'aura pas peur de l'homme comme le chien errant, mais en plus ses instincts de chasse seront déjà extrêmement développés, d'où le danger imminent qu'il pourrait représenter (surtout s'il avait l'habitude de déchiqueter ses proies vivantes, il est donc légitime d'avoir peur.)

-cette chasse pourrait être considéré comme un sport, à destination d'une population parfois citadine qui ne "connait pas la compagne": Voici un premier argument pour "la vénerie est un sport de riche"

Par exemple on trouve l'allusion au sport dans de nombreux article comme ce titre : Pourquoi la chasse à courre est un sport d'avenir ? "; "la chasse à courre, un loisir à tous les prix" où celle-ci est vu comme une activité sportive équestre. Ce n'est pas un problème en soi que ce soit un sport, mais ça ne doit pas justifier les dérives de cette pratique. Ou déculpabiliser les pratiquants qui seraient en tort en se disant "ce n'est qu'un sport comme un autre". Moi, personnellement, si je vois un rayon décathlon sur la vénerie, je serais choquée ! Je rappelle que la chasse est le 3ème loisir préféré des français, et qu'on pourrait débattre pendant des heures sur le fait d'associer la mort d'un animal à un loisir. Peut-être parce que la dignité de l'animal, et le respect de la vie se perd... pour moi, la chasse est une nécessité pour gérer la biodiversité, pas un sport, ni un loisir, mais visiblement, on ne doit pas être assez nombreux à le penser pour changer, réformer la chasse. Oui la vénerie est considérée comme un sport par les médias, et par extension par l'opinion publique.

Mais impossible évidement de se baser sur ce qui ressemble à un préjugé : "ils ne connaissent pas la campagne", n'est pas vérifiable, car il n'y a tout simplement pas d'étude sur le sujet. La population qui participe à la chasse soit veneurs chasseurs (10000 pratiquants) est de plus en plus jeune en comparaison avec les autres chasses : (30% entre 30 et 50 ans, contre plus de 50% de plus de 50 ans dans la chasse classique), donc forcément plus "citadine" que la population plus âgée. En revanche, quand on dit qu'elle est destinée à une population qui ne connait pas la campagne, on parle ici de ceux qui suivent la chasse, les fameux 1000 000 sympathisants. On peut alors utiliser le même argument tant pour les pratiquants, que pour les sympathisants : les pourcentages de personnes vivant à la campagne sont plus bas aujourd'hui qu'il y a 50 ans, (81% de la population vit en zone urbaine en France) Donc oui, la vénerie est destinée statistiquement à une population citadine, car la population participante est jeune et donc plus citadine.

-c'est un événement coûteux qui répond à l'idée reçue "la vénerie est un sport de riche"

Voici une idée du prix, en détaillant, spécifiquement pour la chasse à courre entre en compte le prix : des chiens(de l'équipage), des chevaux, de l'équipement "spécial", et de celui de la location du terrain en plus d'une chasse standard (arme à feu, équipement etc...). Je tiens à rajouter que ce sont des chiffres approximatifs, et que tout le monde ne va pas acheter forcément l'article disponible le plus cher.

-(pour un équipage) Pour un équipage de lièvres on comptera 300 euros, pour un équipage de chevreuil 800 à 1 500 euros et pour un équipage de cerf ça vautrait de 1 500 à 5 000 euros de cotisation. L’équipage est obligé de louer un territoire de chasse (environ 30 000 euros de loyer par an).

-(pour les chiens) Pour débourrer et dresser un chiot issu d'une race française, (donc un chien de race forcément plus cher qu'un autre), il faudra dépenser entre 600 et 1.000 € . Pour les rendez-vous annuels chez le vétérinaire (environ 100 €, il est évident que le prix augmente en fonction de l'état du chien). Si vous chassez le gros gibier, vous pourrez aussi l'équiper d'un gilet spécial en Kevlar, taillé pour votre animal : entre 160 et 270 €. Pour un collier avec votre numéro de téléphone du propriétaire gravé compté (5,50 €), beaucoup moins cher que le collier GPS (850 €), mais du coup impossible de savoir où se situe le chien en cas de perte.

-(pour le cheval). Pour pouvoir avoir un cheval, encore faut-il savoir le monter. Un cour d'équitation varie entre 25 euros le cours collectif et 50 euros en solo, (moins cher, si le propriétaire à son cheval en pension), il faut pratiquer l'équitation toutes les semaines. A l'année cela revient en moyenne à 1040 euros (pour des cours à 20), sans oublier les frais de cotisation du centre équestres qui va de 50 à 200 euros. Pour pouvoir posséder un cheval, il va falloir passer des test : les galops. Donc il y a a un nombre d'année minimum d'équitation à faire avant de faire de la chasse à courre, entre 3 à 5 ans. Ce qui fait un total de 5700 euros pour 5 ans, avec 100 euros de frais. Ensuite logiquement, il faut entretenir son cheval : voilà au détail : (vermifuge 30(toute les semaines)+rappel annuel de vaccin 50+parrage 40 (tous les mois)+ferrage 70(tous les deux mois)+soins dentaires 25-50+assurance 40(par mois)+ +foin 50+ litière de paille 25-50+ granulé 20+ litière de copeaux de bois 25-50) + (matériel 1er prix 500+ matériel bonus vénerie+si pension box et près 250-500) Ca fait 335 euros par mois pour l'entretien, + 250 ou 500 si le cheval est en pension, par mois et 500 euros d'office pour l'équipement de base.

Mais on peut rajouter celui de l'équipement équestre de vénerie pris sur un site spécialisé, qui n'est donc pas obligatoire (cloche pour les sabots 17 + guête, sorte de protection 36 + bande de repos 18 + collier de chasse 156 + mord pelham brisé 40 + réflecteur pour chevaux 9 + frontale cuir tressé 40 + sangle à mémoire de forme (plus confort) 65 + martingale à anneaux 29 + éperons 40 sorte de bout de métal qu'on met au bout des bottes pour faire avancer plus vite le cheval)

Voilà pour se donner une idée de ce qu'un cheval pourrait coûter en moyenne et avec des suppléments esthétiques. 5700 pour savoir monter, 335 + 250 d'entretien par mois, 500 d'équipement de base, et plus pour l'esthétique.

-(pour l'équipement) Pour la veste, il faudra débourser au minimum 100 à 120 € . 50 à 80 € pour un pantalon et une chemise. Le gilet cartouchière coûtera 50 €. Une bonne paire de bottes n'est pas à moins de 100 €. Avec intérieur cuir pour le confort et se préserver du froid, les prix montent à 250 - 300 €. Voilà pour le prix minimum pour un équipement de qualité. Bien sûr les prix varie d'une marque à l'autre (350 € pour une veste Gore-Tex par exemple). Mais si vous croyez que c'est cher pour des vêtements, ce n'est clairement pas le prix maximum.

-(pour les munitions).Un chasseur de petit gibier peut en une saison tirer jusqu'à 500 cartouches,(boîte à 15 €), en moyenne pour le gros gibier 20 cartouches,(boîte à 80 €).25 cartouches par boîte. Plus généralement un chasseur dépense entre 100 et 200 € pour une saison de chasse pour les munitions. Pour l'entretien annuel de l'arme chez l'armurier (nettoyage,démontage-remontage) comptez entre 40 et 60 €.

-(éventuellement instrument de musique) Mais le prix varie selon le matériaux : une corne de brume en plastique vaut 10 euros. Mais la trompe de chasse semi légère va être à 250 euros, et va être l'instrument concerné par la chasse à courre. Tout dépend du type de trompe que l'on veut acheter : la Billebaude 500, la Daguet 1370, Saint-Hubert 1820, Périnnet 2400, d'une qualité supérieur. Il est évident, qu'une trompe d'occasion sera moins chère. Il faut ensuite un étui rigide ou souple à 150 euros, de la crème nettoyante 10, une brosse, (+ accessoire), une poignée de protection à 12, étui pour l'embouchure, une sourdine à 95 euros.

Voilà, pour la base, si vous êtes étonnez du prix que ça peut valoir, vous allez être surpris de la suite. Je n'ai pas pu m'empêcher de voir que ces sites spécialisé sur la vénerie, ont des produits qui n'apparaissaient nul part ailleurs, pour ainsi dire. (Comme hourvani.fr et le site officiel de la vénerie par exemple).

-(pour le spécial) Oui, la chasse à courre n'est plus une activité réservée au roi ou à la bourgeoisie, mais elle reste enduite d'une communauté riche, très riche, toujours présente, comme en témoigne certains articles hors de prix spécialisés en vénerie. J'ai l'impression d'avoir visité un site d'objets et de vêtements de luxe, plus que de chasse... (je ne chercher pas à discréditer les artisans qui les fabriquent, loin de là, leur travail est formidable, la France à toujours misée sur l’artisanat de luxe, il ne faudrait pas qu'elle perde ses qualités.) Je ne pense pas qu'il soit éthique d'aller tuer un animal, aussi bien habillé que pour un mariage ou un enterrement..A ce prix-là, j'espère que le sang ne tâchera pas la veste(ironie), ainsi que la boue et la pluie... Cette équipement de luxe n'a juste rien à faire en forêt, sincèrement. Ces vêtements auraient selon moi leur place dans un film ou un carnaval. Je vais faire une comparaison avec le prix de base des choses:

-On peut noter, qu'un chasseur bien habillé, achètera une casquette à 50 euros... alors que c'est l'une des choses qu'on trouve le plus dans le commerce à moins de 10 euros.

-il pourrait acheter une trompe de chasse à 1500 euros, (là par contre je conçois mieux qu'on puisse dépenser beaucoup d'argent pour un instrument de musique, mais c'est personnel), alors qu'il existe de beaux modèle à 50 euros, même traditionnels, bien sur la qualité n'est pas la même.

-il pourra acheter la cravate spéciale chasse à courre à 30 euros (qui pour ma part me fais penser à un col sophistiqué, qu'on pourrait apparenter visuellement à celui des bourgeois anglais), alors qu'il existe des cravates "basiques" à 10 euros.

- Le pire pour moi ce sont les vestes, presque 360 euros, juste impossible à imaginer quand on sait qu'elle finira par se salir vite. Tous cela lors qu'on trouve des vestes d'équitation de concours à 30 euros.

-l'insolite chaussette de vénerie : le bas spécial vénerie(qui je le rappelle, qui est un ancien vêtement redevenu à la mode, au 20ème siècle, commercialisé par les magasins de luxe) à 39 euros, alors qu'on pourrait se contenter de chaussettes chaudes à moins de 10 euros.

-l’indispensable épieux en laiton est un accessoire atypique, il est "simple", simplement à 790 euros, j'en ai trouvé un autre à 340 euros, en version démontable, bien plus pratique que l'autre finalement, et un autre à 164 euros.

-En tout premier, dans les publicités, j'ai trouvé ces bottes, en "promotion" surement à cause du black friday. La paire est descendue à 749 euros, triste quand on sait qu'elles vont finir rayée à cause de la selle du cheval... chez décathlon le premier prix ne dépasse pas 15 euros...

Pareil pour le pantalon à 349 euros, qu'on retrouve à 40 euros dans n'importe quel boutique de sport confondus.

Oui, le manteau de chasse est un peu plus cher que les autres, mais de là, à payer 649 euros, il faut être prêt à le réutiliser. Le prix moyen est à 150 euros pour une veste de chasseur.

Ce qui m'a le plus surprise, c'est la présence dans la boutique officiel de la vénerie(vénerie.org, société de vénerie), de bijoux. Car s'il y a bien une chose que représente le plus la richesse toutes sociétés confondus, l’aristocratie : ce sont bien les bijoux. S'il y a bien une chose qui n'est pas existentiel à la chasse, c'est bien les apparences. (Sans avoir besoin de réfléchir). On voit bien que la plupart sont des broches, c'est-à-dire qu'on va les retrouver accrochés à la cravate de la tenue de chasse à courre. Ces bijoux (magnifiques que j’apprécie) sont made in France, on peut les trouver par exemple sur bijoux de chasse.fr.

On pourrait penser, qu'un accessoire par personne ce n'est pas très chers. Mais on parle ici de tenues complètes des bas jusqu'au béret. (En passant par tous accessoires, indispensables à la chasse comme un bijoux par exemple) pour plusieurs personnes presque une dizaine. On pourrait penser que ce n'est qu'un préjugé, mais google image confirme celui-ci avec des photos, observez bien les tenues des chasseurs, sur les premières images de ma recherche. Faites-en l'expérience, comparez les vêtements des chasseurs à ceux de la chasse à courre.

Bref tout ça pour dire que les entreprises ont très bien compris que la chasse à courre était une activité réservée à la classe de population riche. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, mais le style de la vénerie c'est de se faire ressembler à un riche aristocrate, ce qui n'est pas mieux. Le luxe n'est pas un problème en soi, mais l'activité de chasse mène à la dégradation systématique de l'équipement au-delà des problèmes éthique qu'elle cause. Ces vêtements chers sont-ils réellement pratiques sur le terrain ? Par exemple si c'est considéré comme de l'art de tuer un animal et qu'il faut "bien s'habiller" pour ça, alors pourquoi ne s'habilleraient-t-ont pas luxueusement en allant travailler à l’abattoir ? Ensuite il est évident que tous ne s'habillent pas comme cela, et qu'il ne s'agit que de montrer du doigt les excès de cet équipement qui cache un vrai marketing basé sur la tradition. Mais malgré tout ce que l'on a dit précédemment, on ne peut affirmer que ceux qui pratiquent la chasse à courre sont des gens riches, car il n'existe pas d'études sur ce préjugé. Mais, on connait tous la règle d'or de toute industrie : la loi de l'offre et la demande.(graphique de l'offre de la demande tiré d'un livre d'économie) On peut donc en déduire que des gens achètent ces produits sinon ils ne seraient pas présentés sur le site. Et donc qu'une population pratiquante riche existe. Donc, oui la vénerie est un sport de riche. (Plutôt destinée aux riches, un peu comme le golf, mais tous ne le sont pas) Cet argument est également un contre argument logique à la "vénerie est écologique".

-la vénerie est moyenâgeuse, héritée de la vieille France. Oui, la vénerie est un héritage de la France, comme on l'a vue en introduction. En revanche, on ne peut pas dire historiquement que la chasse à courre est moyenâgeuse, (si on considère que François premier l'a popularisée en France), elle viendrait de la Renaissance. Ce roi est considéré comme emblématique de la renaissance, car c'est un mécène des artistes. Par exemple il confie à Leonard de Vinci la préparation de fêtes, il a fait venir les œuvres de Michel Ange d'Italie. Mais si on prend moyenâgeux dans le sens qu'elle évoque le moyen-âge, négativement, par exemple par sa violence ou sa cruauté, alors oui, car la vénerie est cruelle.(certaines, pas toutes).

- Elle est contesté par les agriculteurs : l'agrainage (des appâts pour attirer les animaux forestiers), et donc la sédentarisation de ces animaux, qui n'hésitent plus à se nourrir dans les champs. Toutes les chasses sont concernés par l'agrainage, qu'il soit légal ou pas, car elle provoque un fléau : la surpopulation de gibier de chasse qui provoque un déséquilibre de l'écosystème. Comme en Allemagne ou le gibier est 50 fois plus nombreux qu'au naturel, il va manger les pousses des arbres, empêchant le renouvellement de la forêt et également développer des maladies comme des vers qui n'était pas présent avant. En comparaison pour chaque kilo de viande de gibier compter 12,8 kilos de maïs donné par les hommes. Source "Le réseau secret de la nature", écrit par un ingénieur forestier.

-les chasseur au sol accuse les veneurs de leurs voler du gibier. Cet argument tient plus du reproche infondé, que d'une critique constructive. En effet, les prises des chasseurs de chasses à courre sont extrêmement faible par rapport à leur nombre d'heures de chasse. Le total de leurs proies ne fait plus de 5 % des proies de chasses au total. Donc, non les chasseurs de chasse à courre ne font pas du tout "concurrence" à la chasse à pied. Donc, c'est FAUX.

-il n'y a pas besoin de permis spécifique pour pratiquer la chasse à courre, il suffit d'avoir son permis de chasse valide.

« Nul ne peut pratiquer la chasse s’il n’est titulaire et porteur d’un permis de chasser valable » tiré du code de chasse qui prend en compte l'ensemble des chasse, donc la chasse à courre. Donc, c'est VRAI.

-elle est source d'accident, de conflit avec les néo-ruraux et militants.

Au-delà de la méthode de chasse, celle-ci provoque la fuite de l'animal, qui parfois provoque des accidents de la route, comme en 2009, où un cerf à été tué sur l'autoroute. Ou encore le 23 novembre 2019, où un automobiliste a percuté un cerf fuyant la chasse à courre. On ne voit pas très bien, mais on peut voir des poils de cerf en zoomant, l'enquête ne sera pas poursuivie. Il est inutile de préciser que percuter ces animaux peut provoquer la mort du conducteur ou un autre accident de la route. (Collision de bus, de camion ect...)

Tous les 6 ans, la fédération de chasse départementale choisit ses propres réglementations de signalisation de sécurité. On pourrait discuter de l'absurdité du fait de prévoir tous les 6 ans à l'avance, les normes de sécurité, vu que la circulation évolue, tout comme la population. Et comme on peut le constater, les veneurs(pratiquants de chasse à courre) suppriment leurs obligations de signalisation (panneaux de préventions, veste réfléchissante, il existe aussi des modèles pour les chiens et chevaux ), contrairement aux autres chasseurs (sauf ceux camouflés logiquement). Des cavaliers en promenade sont obligés de signaler leurs présence avec des panneaux, mais une chasse à courre avec des cavaliers est exemptée de cette précaution, c'est illogique et irresponsable. Il faut comprendre que la chasse à courre va fatalement s'exposer à passer de plus en plus sur la route, car les territoires de chasse sont de plus en plus morcelés. On peut donc affirmer que la sécurité n'est pas le style vestimentaire de la vénerie, comme on a pu le voir pour leurs tenues. A ce niveau-là, c'est assurément de la mise en danger d'autrui, de soi-même, de l'animal chassé, et des animaux des chasseurs. Ainsi les promeneurs ne sont pas au courant de la présence d'une meute de chiens, et donc peuvent promener leur propre animal en laisse et provoquer un accident(on verra un cas particulier).

La chasse à courre provoque des affrontement entre AVA et DVA (abolissons le vénerie aujourd'hui et défendons la vénerie aujourd'hui) ou simple pratiquant de chasse à courre (abolissons la vénerie aujourd'hui et défendons la vénerie aujourd'hui). des manifestants anti-chasse à courre tentant de sauver l'animal qui va être tué, comme pour la noyade vue précédemment. Elle mène à de la violence, par exemple 9 condamnations on eut lieu du côté des chasseurs de chasse à courre. On peut citer par exemple celle du 2 février 2019, dans la forêt de Paimpont, où 5 hommes ont été jugés pour violences volontaires. (un retraité, un ancien militaire, un boucher, et deux agriculteurs tous amateurs de chasse à courre : des veneurs). Une chasse à courre dégénère, une AVA se retrouve «frappée, jetée au sol et emmenée dans un fossé, la tête plongée sous l’eau jusqu’à suffocation». Son ami Christophe tente de l'aider, «lui aussi frappé, immobilisé au sol et étranglé». Ils ont été condamnés par la cour d'assise à 10 mois de prison avec sursis. Selon les AVA, cette sentence n'est pas assez punitive. Et d'après les DVA, la peine est trop longue, ils font appel. L’article 239 du Code Criminel, nous dit que la peine minimale pour tentative de meurtre est de 5 ans. Ils auraient pu bénéficier de circonstances atténuantes, ce n'était pas prévu à l'avance, et de circonstances aggravantes, car ils se sont mis à plusieurs contre une seule personne, par exemple. Mais je ne suis pas juge.

A partir de là, on peut se demander si les AVA n'ont pas de tords, et oui, les veneurs les qualifient de "harceleurs", qui les suivent et les empêchent de chasser. Par exemple le sénat réfléchit actuellement à créer un nouveau délit "entrave à la chasse", pour empêcher les AVA de perturber la chasse(ce qui est juste, en soi). Pour un autre exemple de procès dans l'autre "camp",3 AVA, ont été accusés de perturber la chasse à courre en juillet 2018. L'ONF (office national des forêts) qui en été convaincu, réclamait 55 000 euros de dédommagement pour les chasseurs mécontents. Je rappelle que cette organisation fait louer des parcelles de forêt aux chasseurs et finance une partie de la chasse.(il y a 14% d'employés statistiquement dans une chasse à courre). Le tribunal a rendu son verdict et rejette "l'ensemble des demandes de l'ONF ». Celle-ci doit donc payer 1500 euros de dédommagement à ces 3 AVA, entièrement à ses frais.

Un entre exemple plus récent, du 10 décembre montre une agression de la part d'un AVA. Quatre chasseurs ont été agressés et un a été gravement blessé dans la forêt de Chantilly. Le fautif a frappé à plusieurs reprises la croupe des chevaux des chasseurs avec un bâton, provoquant la chute d'un chasseur. Bilan "pied cassé, poignet fracturé et contusions au visage". Les DVA accusent les AVA de se relier via les réseaux sociaux, pour saboter leurs chasses légales, de diffuser des faux témoignages, et appeler à la désobéissances civile. Les équipages touchés par les AVA seraient minoritaires. Ils invitent les AVA aux dialogues et à respecter les règles.

Pour en revenir à l'actualité, dans la forêt de Retz, un drame tragique a eu lieu le 16 novembre 2019. Elisa Pilarski, 29 ans, enceinte de 6 mois a été retrouvée morte (le Procureur de la République de Soissons a évoqué les résultats de l’autopsie): elle serait morte d'une hémorragie provoquée par de multiples morsures de plusieurs chiens. elle a été retrouvée dénudée et était "dévorée de partout", son décès est survenu entre 13 heures et 13h30. Tout d'abord mes condoléances pour sa famille qui doit être dévastée....C'est son compagnon Christophe Ellul qui l'a découverte dans un ravin. Il ne l'a pas reconnue, la prenant pour un tronc. Il l'a d'abord confondue avec un objet inerte puis aurait essayé de la réanimer. Peu avant son décès Elisa Pilarski avait appelé son compagnon au téléphone, un grand nombre de chiens s'approchaient d'elle, elle "signale la présence de chiens menaçants", une trentaine. Son chien a aboyé, près de sa maîtresse, pour appeler de l'aide.

Elle promenait son chien Curtis, son chien d'attaque, un Pit Bull (un American staffordshire), qui a été retrouvé blessé par de multiples blessures, notamment à la tête, il était proche de la mort quand on l'a retrouvé. Il fait l'objet d'un test comportemental, pour déterminer s'il est coupable du meurtre de sa maîtresse ou s'il s'est blessé en la défendant. C'est possible pour les chiens de se retourner à tout moment contre leur maître ou de devenir agressif. (Mais ce sont en général des maladies, ou des crises de folie qui la déclenche, extrêmement rare.) Une chasse à courre se déroulait en même temps. Les chasseurs ont affirmé aux enquêteurs que le lâché des chiens était à 13h30, soit après l’heure supposée de décès d’Elisa Pilarski. Mais, selon BFMTV, des témoins ont affirmé à la justice que le premier lâcher de chiens avait eu lieu à 13 heures (je précise que BFMTV n'a pas donné d'informations sur Curtis). Comment savoir quand les chiens courants étaient présents ? La théorie des chiens errants est très peu probable, les chiens courants les auraient remarquées bien avant les humains. Les prélèvements génétiques effectués sur 67 chiens de la meute n’ont toujours pas livré leurs résultats. La piste des chiens errants est peu probable, tout simplement parce que les chiens courants les auraient trouvés avant les humains. Un chien malinois aurait été signalé, mais non retrouvé dans cette forêt.

Dans le Parisien, Christophe Ellul assure que la première personne qu’il a croisée alors qu’il était proche du lieu du drame est un cavalier. Selon lui, ce pourrait être Jean-Charles Metras, commandant du Groupement de Gendarmerie de l’Aisne. "Une affirmation et une présence du militaire qui a poussé le procureur en charge du dossier à dessaisir les gendarmes de l’enquête. Une décision que Jean-Charles Metras assure comprendre, mais qui serait motivée par des raisons « médiatiques » et non « juridiques », selon lui. Sur sa présence, à cheval, en forêt de Retz, le gendarme assure à l'Union que le compagnon d’Élisa Pilarski « fait erreur ».Toujours dans le Parisien, il affirme qu’Elisa Pilarski "était dénudée, en soutien-gorge, le pantalon baissé". Les chiens l'ont déchictée, mais on peut s'empêcher de se demander s'ils n'ont pas reçu une assistance humaine.

Mon hypothèse est celle d'une bagarre entre chien. Curtis était en laisse, étant face à un surnombre d'individus, il est devenu agressif car il ne pouvait pas s'enfuir. Sa maîtresse c'est peut-être mis involontairement entre les chiens. L'effet de meute étant ce qu'il est, elle n'aura eut aucune chance pour s'enfuir. Ce comportement canin est récurrent, soutenu par des éleveurs canins.

On ne saura pas les résultats de l'enquête avant longtemps, malheureusement....Mais cela ne nous empêche pas de faire une analyse constructive de l'annonce du drame. Plusieurs sites que j'ai consulté dénonçait la société de vénerie dans son entêtement à déclarer (sans preuve), que les chiens courants n'étaient pas en tort. Je ne partage l'avis de ces sites car le site officiel à fait un rapport sur cette enquête, mais on ne peut rien affirmer sans preuve. Et je vais le prouver avec cet extrait.

Pierre de Roualle, interrogé sur franceinfo déclare "Jamais, de mémoire de vénerie, il n'y a eu des faits agressifs envers l'homme, où que ce soit", "Tous les gens de la ruralité, auquel nous appartenons, vous diront ce que c'est qu'un chien courant, un chien de chasse. Il peut y avoir des bagarres entre chiens, mais en aucun cas d'agressivité envers l'homme, contrairement à des races de chien d'attaque.". Il pourrait sous-entendre que Curtis est fautif.

"L’absence de traces de morsures sur les chiens de l’équipage prouve qu’il n’y a pas eu de bagarres et probablement pas de rencontres directes avec le chien de la défunte. Nos 30 000 chiens de chasse à courre sont dressés pour chasser uniquement un animal sauvage et obéir en toute circonstance à l’Homme. En aucun cas, ces chiens ne sont agressifs vis-à-vis des humains. Tout au contraire, ils sont d’un contact très affectueux avec les adultes comme avec les enfants.

> Au cours des 18 000 journées de chasse à courre organisées chaque année à travers 70 départements, jamais aucun accident corporel humain impliquant des chiens de vènerie n’a été relevé.

La Société de Vènerie rappelle qu’en l’état actuel de l’enquête, rien ne démontre l’implication des chiens de chasse dans le décès de cette femme. La sagesse oblige donc à attendre les résultats de l’enquête avant de commenter cette affaire. La Société de Vènerie est sereine quant à ces résultats et fait entièrement confiance à la Gendarmerie et à la justice pour révéler les circonstances de ce drame." extrait d'un article de vénerie.org

Pour revenir aux arguments des DVA défenseurs de la vénerie, certains accusent les AVA de propager des faux témoignages sur leur site officiel http://ava-picardie.org/ et facebook. Et il est vrai que ce site incite les citoyens français à témoigner, anonymement au choix. On pourrait facilement se dire que "tous les témoignages sont faux". Et il est facile de remarquer que tous les témoignages n'ont pas le même style d'écriture ou la même qualité de vidéo selon le témoignage. S'ils sont faux, comment expliquer leurs nombre ? Leur variétés ? Comment expliquer que cela indigne la population française ? Cela me fait penser à des plaintes pour du harcèlement, oui, elles sont peut-être fausses, mais comment expliquer leurs répétitions autrement que par le fait que ce soit vrai ? Ou plus instinctivement quand quelqu'un demande à l'aide, si on part du principe que c'est de toute façon faux avant même de savoir de quoi on parle , on est inactif et c'est de la mise en danger dans ce cas-là. C'est vrai dans le sens où il y a sûrement des faux témoignages, mais dans le lot, il doit y en avoir qui sont vrai, on ne peut pas simplement les ignorer. Ce serait comme arrêter de donner aux mendiants sous prétexte que certains sont des voleurs.

En 2005, 78% des français se déclarent contre la chasse à courre, en 2017, ils sont 84%. Des associations dénoncent les pratiques de la chasse à courre en filmant la vérité sur le terrain comme "abolissons la vénerie aujourd'hui" AVA, par exemple.

Que dit la loi ? En 2013, une proposition de loi visant à interdire la vénerie, elle est conduite par Barbara Pompili et la proposition est renvoyée à la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire qui finalement ne la débattra jamais.

En 2018, le premier Ministre ne fait pas voter une révision de l'interdiction de la chasse à courre, contrairement à ce qu'il avait promis durant sa campagne électorale. Déclarant même que « sur la question de la chasse au renard, il n'y aura pas de vote sous ce Parlement ».

Pour chaque espèce, conformément à l’article R.425-2 du CE, le préfet fixe le nombre minimum et le nombre maximum d’animaux à prélever annuellement répartis, par sexe, par catégorie d’âge ou par catégorie de poids. Pour pouvoir suivre un animal blessé au-delà du domaine autorisé, parfois à l'intérieur d'une propriété privée, il faut que le chasseur demande le droit de suite aux riverains avant la chasse. (Mais contenir la meute n'étant pas aisé, il est autorisé à aller les chercher dans le domicile d'autrui).

La police de la chasse doit pouvoir avoir accès à l'attestation de meute sous 48 heures(c'est-à-dire pas immédiatement, pendant la chasse), ce document est remis par le Directeur Départemental de l'Agriculture et de la Forêt du département où se situe le chenil des chiens. La chasse de nuit est interdite.

Pour pouvoir chasser le cerf ou sanglier, l'équipage doit faire au moins 40 chiens, 10 pour le daim et le chevreuil, 10 pour le renard et 6 pour le lapin et lièvre.

Et pour finir cet article en beauté, je propose un nouvel argument qui est proposé par Peter Singer dans la Libéralisation animale. Il existe une différence de traitement entre un homme et un animal en pratique, et ce spécisme( différence de traitement entre les espèces vivante) est fondé sur un argument vrai, mais non-pertinent : l'homme possède une raison et pas l'animal. Par exemple il est logique qu'on ne donne pas de devoir à un animal, car il n'a pas de raison en revanche lui faire du mal n'est pas justifié. Et au-delà de l'animal, la personne qui maltraite l'animal qu'elle soit consciente ou pas du mal qu'elle lui cause, aura plus de chance de développer des troubles mentaux. Par exemple c'est pour cela que cette question de la maltraitance des animaux , on la retrouve dans des questionnaires de psychologie pour détecter les personnalités psychopathes. (notamment le zoosadisme). (l'image est celle d'un autre livre qui parle des effets qu'a eut la libération animale sur la société)

Voilà mon travail de journaliste s'arrête ici, ce n'est pas compliqué de deviner que je n’apprécie pas la vénerie. Néanmoins libre à vous de penser ce que vous voulez, c'est la liberté d'opinion. Je laisse les liens pour décider de vous engager ou pas. Je me suis prise pour Max Bird avec les idées reçues. Ce n'est pas uniquement parce que je déteste la maltraitance animale, mais en tant qu'apprenti journaliste, je déteste les argumentations fallacieuses et la désinformation, tout comme l'absence de l'encadrement de cette pratique qui tarde en France. J'ai essayé d'être le plus neutre possible, et si j'ai fait des fautes n'hésitez pas à le signaler.

pour la vénerie :https://www.venerie.org/produit/faire-un-don/

contre la vènerie : http://ava-picardie.org/notreaction/

Liens et sources:

Emilie Delpeyrat .(2019). Dordogne : une chasse à courre dans le viseur de One Voice https://www.sudouest.fr/2019/11/20/dordogne-une-chasse-a-courre-dans-le-viseur-de-one-voice-6848500-1980.php

anonyme.(2015). Vénerie royale de François Ier http://www.memoiredesequipages.fr/fiche/3181

https://www.venerie.org/qui-sont-les-veneurs/

https://www.tripadvisor.fr/LocationPhotoDirectLink-g424991-d3171496-i150560696-Chateau_de_Bourdeilles-Bourdeilles_Brantome_en_Perigord_Dordogne_Nouvell.html (image tapisserie)

https://www.fdc77.fr/nature-venerie-en-fete-2019/ (image 2)

http://labrajack.over-blog.com/article-chasse-la-curee-des-chiens-pierresultan-blogs-nouvelobs-com-78864379.html (image la curée)

http://picardiepopulaire.net/chasse-a-courre-en-picardie-halte-a-la-barbarie-feodale/ (beaucoups de photos)

https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2019/11/20/mort-d-elisa-la-societe-de-venerie-doute-de-l-implication-des-chiens-de-chasse-a-courre,2628461.php(image du chien)

https://boutique.perinet.fr/produit/option-metal-laiton-cuivre/(image trompe de chasse)

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http://www.leparisien.fr/faits-divers/elisa-tuee-par-des-chiens-dans-l-aisne-son-compagnon-temoigne-20-11-2019-8197938.php (image Elisa)

https://fr-fr.facebook.com/LaChasseACourre/posts/ (image société de vénerie)

https://chassetube.fr/saviez-vous-que-la-venerie-est-la-chasse-la-plu (image vènerie écologique)

https://www.lunion.fr/art/575017/article/2015-10-18/un-cerf-affole-les-chiens-durant-une-chasse-a-courre-dans-la-foret-de-saint-goba (image perturbe nature)

https://www.montbel.com/lagier-code-de-la-chasse-2017,fr,4,3746.cfm (image code de chasse)

https://observers.france24.com/fr/20180119-france-chasse-courre-compiegne-venerie-cerf (image section cruauté)

https://www.les-philosophes.fr/philosophie-morale/liberation-animale-singer.html (peter singer)