Le végétarisme, une possibilité ?
Je suis devenue végétarienne durant mon année de CM1. Cette année-là, j’ai pris conscience que les animaux souffraient et que manger de la viande n’était pas nécessaire à mon bien-être. Je n’étais pas très informée sur les conditions d’élevage de ces animaux ou sur la souffrance qu’ils endurent précisément, mais le fait de se dire “je limite ma consommation” est déjà un grand pas. Depuis je ne mange plus du tout de viande, de poisson ou de gélatine : j’ai vu la réalité de l’industrie de la viande et cela m’a confortée dans mes choix. L'exploitation animale m’affecte énormément et dans cet article je souhaite expliquer les conséquences de la consommation de viande, ainsi que les bienfaits du végétarisme et quelques arguments pour répondre à tous les gens qui veulent me faire changer d’avis.
AVERTISSEMENT : Certains images peuvent heurter la sensibilité
Vous êtes-vous déjà demandé d’où provenait la viande posée dans son assiette ?
Vous êtes-vous déjà demandé quel était l’impact de l’élevage et de l'abattage de tous ces animaux ?
Beaucoup oublient que ces bouts de viande en promotion dans les supermarchés sont avant tout des êtres vivants, doués de conscience, d'intelligence et d’émotions. Je me suis souvent posée la question “Et si le monde était inversé : des millions d’hommes et de femmes entassés dans des cages, puis tués à la chaîne, condamnés à ne jamais voir la lumière du jour. Traités seulement comme des bouts de chair, ayant pour unique but de satisfaire le désir des animaux de manger de la chair humaine.”
C’est une vision assez terrifiante qui a déjà fait rire ; mais cela montre que ce que nous ne concevrions jamais pour le genre humain, nous le réservons aux animaux.
. LES CONSÉQUENCES DE LA CONSOMMATION DE VIANDE
Tout d’abord cela a un énorme impact sur notre planète: en effet la production de viande est la principale cause des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (14,5% ). Elle entraîne une utilisation excessive d’eau douce et mobilise plus de 80% des terres agricoles pour nourrir et abreuver les bêtes.
La déforestation est aussi une conséquence de l’élevage : l'association Greenpeace estime ainsi que 65% du déboisement de l’Amazonie est causé par la mise en pâture des terres destinées à produire des céréales (destinées elles-mêmes à nourrir les animaux que nous mangeons). Le problème ne réside donc pas uniquement dans l'impact causé par les animaux eux-mêmes.
De plus, manger une portion de viande de bœuf génère 316 fois plus de gaz à effet de serre que la production de légumineuses.
Par contre, arrêter de consommer de la viande ne signifie pas acheter des produits exotiques étant produits à l’autre bout du monde, cela a aussi des conséquences sur l'environnement, il faut rester cohérent.
Ensuite, cela a un impact sur notre santé; la consommation excessive de viande rouge ou de viande transformée (viandes fumées comme la charcuterie, pâté, boudin, saucisse) entraîne des risques de cancer. De plus cela fait prendre du poids, entraîne des risques de maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2…
En effet, manger 1 portion de viande rouge par jour augmente de 13% le risque de mortalité, ce qui est énorme !
Enfin, la condition et l'exploitation des animaux est une problématique fondamentale qui est souvent la principale raison invoquée quand on devient végétarien. En effet, le bien-être animal n’est pas très respecté dans les élevages car le gain d’argent est bien plus important. Ainsi, des associations comme L214 ou CIWF enquêtent sur l’élevage des bêtes ainsi que sur ce qu’il se passe dans les abattoirs.
Pour donner quelques chiffres, l’élevage intensif concerne 8 animaux sur dix et d’autre part 83% des 826 millions de
poulets élevés sans accès à l’extérieur.
Elevage intensif de volailles
On estime que chaque semaine, environ un milliard d’animaux sont abattus dans le monde pour leur viande.
Aujourd’hui, l’objectif étant de produire de plus en plus de viande pour le monde entier aux prix les plus bas, peu d’améliorations sont mises en œuvre pour faciliter la vie des animaux d’élevage qui ne connaissent pas la
lumière du jour et vivent entassés dans des hangars. Ainsi, l’élevage intensif est à son apogée. Les animaux sont considérés comme des machines à viande. Pourtant ils sont des êtres sensibles ressentant la souffrance. Il est difficile d’imaginer quelles sont réellement les conditions de vie difficiles de ces animaux entre cannibalisme, interventions chirurgicales telles que la castration ou imputation de la queue sans anesthésie, rognage des dents, étourdissement électrique, incapacité d’effectuer des activités naturelles propres à chaque espèce... Ces souffrances entraînent de fortes séquelles physiologiques et physiques.
Porcelet dans un état critique dans un abattoir
Cochon maltraité et laissé sans soin dans un élevage
Tellement de choses horribles sont pratiquées impunément sur les vaches, cochons, poules, moutons, lapins… ce qui nous choquerait si des chiens, des chats ou des chevaux subissaient la même chose.
Poules attachées la tête en bas, prêtes à être abattues
Pour vous rendre compte des violences que les animaux d’élevage subissent en plus d’être tués, allez sur : https://levegetarisme.wordpress.com/lindustrie-de-la-viande-en-europe-et-a-travers-le-monde/les-conditions-de-vie-et-dabattage-des-animaux-de-ferme/
Ou recherchez juste “maltraitance animale élevage” pour voir la réalité en images…
Enfin, les poissons subissent eux aussi des violences même si cela est moins souvent relaté. Les associations L214 et CWIF ont ainsi fait des enquêtes sur leurs conditions d’élevage et ont révélé par la suite la cruauté dans ces fermes piscicoles : “Ils meurent en silence, suffoquant, gelés, sur les ponts des chalutiers, ou asphyxiés dans des caisses en polystyrène, le corps parfois écrasé dans des sennes trop pleines, les yeux sortis de leurs orbites par la décompression brutale.”
Les vidéos montrent aussi : “Des silhouettes de poissons morts flottant ventre à l’air au milieu de leurs congénères, à la surface d’eaux troubles, dans des bassins en béton et des cages installées en mer, ou encore fraîchement mis à mort dans un bain rouge sang.”
Malheureusement, ces horribles conditions de vie n’atteignent même pas les acheteurs, la tradition de manger de la viande et du poisson ? est si ancrée dans les gênes que ces vidéos ne serviraient à rien…
. LES BIENFAITS DU REGIME VEGETARIEN
Tout d’abord, le végétarisme, ainsi que ses diverses formes, peut réduire la pression artérielle, améliorer les taux de cholestérol et aider à maintenir un poids plus sain, tout en réduisant l’incidence du diabète.
S'il est bien pratiqué, il est aussi riche en fibres apportées notamment par les légumes et les céréales complètes, il permet ainsi de lutter contre la constipation et les troubles du transit.
Pour éviter les carences, il faut que la diversification alimentaire soit suffisante. L'absence de protéines animales doit être compensée par un apport suffisant en protéines issues des œufs, des céréales (blé, riz, orge, avoine, maïs…) présentes notamment dans le pain, les pâtes,les farines…, des légumineuses (soja, lentilles, haricots…) et des oléagineux (amandes, noix, noisettes…).
Ce régime est donc bon pour la santé, il faut juste faire attention à garder une alimentation saine et équilibrée.
. CONTRE-ARGUMENTS
Je fais souvent face à des personnes qui ne comprennent pas mon choix et je dois sans cesse me justifier. Je vais donc répondre à des arguments qui reviennent sans cesse dans ce genre de discussions.
ARGUMENT 1 (qui revient souvent) : “Mais tu vas avoir des carences alimentaires, la viande contient beaucoup de protéines, ne plus en manger va être mauvais pour ta santé.”
Tout d’abord, comme je l’ai écrit précédemment, c’est un régime bénéfique pour la santé si l’on diversifie bien son alimentation. Par ailleurs : “Soudainement, parce que vous ne mangez plus d’animaux, on se soucie de votre santé et on se mêle de votre équilibre alimentaire ; alors que quelques années auparavant, vous mangiez deux McDo par semaine, grignotiez des bonbons à longueur de journée, dîniez des chips et du saucisson ; et personne ne trouvait à redire. En revanche, en arrêtant de manger de la chair animale et des produits animaux, tout en augmentant sa consommation de végétaux parallèlement, bizarrement, on s’inquiète.” *
Enfin, pour répondre à cet argument invoquant les carences, je citerai juste les nutritionnistes: “Les alimentations végétariennes planifiées de façon appropriée, y compris l’alimentation végétalienne, sont bonnes pour la santé, représentent une nutrition adéquate, et apportent des bienfaits pour la santé, pour la prévention et le traitement de certaines maladies. Les alimentations végétariennes sont appropriées durant toutes les étapes de la vie, y compris la grossesse, la lactation, la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, et pour les athlètes.”*
ARGUMENT 2 : “Tu ne manges plus de viande, mais tu ne t’es jamais demandé si les végétaux ne souffraient pas eux aussi ?”
Cet argument est invoqué seulement dans le but de continuer d’exploiter les animaux en toute impunité, en se déculpabilisant. A cela je répondrai que contrairement aux végétaux, les animaux possèdent un système nerveux et sont donc capables de ressentir la douleur. Ils ressentent ainsi du bien-être, du plaisir, de la peur, de la crainte, de la douleur ; cela n’a jamais été observé chez les plantes. On pourrait aussi parler de l’intérêt à vivre des animaux versus celui des végétaux ; car non seulement ces premiers expriment des émotions, mais ils ont aussi un plus grand intérêt à persévérer dans leur existence, à vivre du fait de la multitude d’interactions qu’ils ont avec le monde et par extension, de leurs capacités cognitives.
ARGUMENT 3 : “En arrêtant de manger de la viande, on participe à l’augmentation du chômage.”
On ne peut pas cautionner l’exploitation animale parce qu’elle crée des emplois. De plus, les gens travaillant dans des abattoirs en ressortent horrifiés et choqués à vie.
Ensuite, il faut savoir que la plupart de la viande qui est consommée en France et dans le monde est issue de l’industrie de masse. On donne rarement son argent au boucher du coin ou au petit éleveur sympa.
Enfin : “Toutes les évolutions sociétales ont impliqué la disparition de certains métiers. L’essor du végétarisme et du véganisme ouvre au contraire la voie au développement d’alternatives, de nouvelles cultures et donc de nouveaux emplois. Il n’y aura pas plus de chômage, il y aura des activités différentes qui, à n’en pas douter, seront également plus respectueuses des êtres humains et de la planète.” *
ARGUMENT 4 ( simple et bloquant toute discussion) : “De toute façon, la viande c’est trop bon et je ne pourrais pas m’en passer.”
La majorité d’entre nous mange selon cette norme sans jamais y avoir vraiment réfléchi et est restée fidèle à ce que l’on nous a imposé depuis notre plus jeune âge par conditionnement. “On peut donc imaginer que si le végétarien est la cible facile de railleries, c’est parce qu’il nous met face à nos propres contradictions et face à ce triste constat : en mangeant de la viande, je suis complice de la mise à mort d’un animal que je serai à 95 % incapable de tuer moi-même.” * En effet, invoquer cet argument signifie que la personne ne s’est aucunement remise en question et qu’elle veut juste clore le débat. Mais manger de la viande, c’est participer à la souffrance et à la mort de milliers d’animaux et détruire son propre environnement.
ARGUMENT 5 : “L’homme de Néandertal mangeait de la viande je te rappelle !”
Tout d’abord, il faut noter que les australopithèques étaient principalement des cueilleurs : ils se nourrissaient essentiellement de baies et des racines, et à l’occasion des insectes et des petits animaux. Cet alibi historique est le plus anti-progrès qui soit, il justifie nos comportements modernes en se référant à l’homme préhistorique. Enfin, les animaux mangés n’étaient pas élevés massivement contrairement à aujourd’hui où la notion de besoin est bien différente. Depuis cette époque, les choses ont évolué et il n’est plus nécessaire de manger de la viande pour survivre; il y a des alternatives.
J’espère vous avoir fait réfléchir à ce sujet !
Sources de mes recherches
Sources des images
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