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Paolina D.

Une farouche liberté



Une farouche liberté est le titre de l’interview-biographie sortie en septembre 2020, présentée par Annick Cojean et Gisèle Halimi. Le livre est paru aux éditions Grasset et retrace la vie militante de l’activiste Gisèle Halimi décédée le 28 juillet.


Cojean est une journaliste connue qui a travaillé avec de nombreuses féministes; elle joue ici son rôle en posant des questions à Gisèle Halimi qui répond avec sincérité, sans filtre et égale à elle-même, incroyablement brillante et

déterminée.

L’interview se déroule dans un ordre chronologique et ordonné; on ne parle pas de la vie privée de Gisèle mais de sa place de femme en tant qu’avocate dans un monde d’hommes.

Elle répond de façon saisissante, citant de grands auteurs et évoquant ses relations avec Simone de Beauvoir, Simone Veil, J.P Sartre et autres.

L’activiste détaille son parcours, de son sentiment d’injustice face à ses frères jusqu’aux menaces de mort qu’elle a reçu lors du procès de Djamila Boupacha. En défendant Boupacha, activiste luttant pour l’indépendance de l’Algerie, l’avocate prend un positionnement politique et gagne le procès, grâce à une tribune de Simone de Beauvoir et à la forte médiatisation de l’affaire. Boupacha a en effet été emprisonnée et torturée par l’armée française. Cette défense permet à Halimi de se faire reconnaître par ses homologues masculins et participe à sa notoriété.



Dans ce livre on prend réellement conscience des difficultés qu’elle a rencontrées en tant que femme, et en tant qu’activiste.

Tous les hommes qui l’ont empêché d’accéder à ce qu’elle voulait, à commencer par son père jusqu’à ce qu’elle y arrive à force de travail, d’acharnement, elle n’a jamais abandonné.

Je suis une jeune fille, je n’ai que 16 ans, et Gisèle Halimi est un modèle. Un exemple de réussite et d’aboutissement. De combats, de succès et d’apprentissage.

Une vie pour changer le modèle sociétal et familial, pour faire avancer les droits des femmes, des minorités. Elle a tout fait. Elle a lutté pour le droit à l’avortement avec Simone Veil, pour la libération de l’Algérie, la dépénalisation de l’homosexualité en France, l’abolition de la peine de mort pour ne citer que les principales causes.


Cette incroyable femme nous a malheureusement quitté le 28 août 2020, âgée de 93 ans, laissant un héritage phénoménal, des droits et un début d’égalité.

Cependant, elle nous incite, jeunes et féministes d’aujourd’hui à poursuivre la lutte incessante contre le patriarcat, le racisme, l’homophobie. Elle nous pousse à élever la voix et à nous imposer dans l’espace politique et social. À aller manifester dans la rue, à crier à l’injustice et à nous révolter en permanence. Cette phrase m’a beaucoup marquée; « Enfin, n’ayez pas peur de vous dire féministes [...]. C’est un combat valeureux qui n’a jamais versé de sang. Une philosophie qui réinvente les rapports hommes-femmes enfin fondés sur la liberté. ».


Ce n’est qu’une phrase de ce livre merveilleux que tout•e•s les militant•e•s devraient lire. Un livre d’espoir, de motivation, de rappels à l’histoire et aux combats que nos grands-mères ont mené, pour lesquels elles se sont battues.

Gisèle Halimi est et restera une immense icône féministe qui inspirera notre génération et les futures.

Néanmoins, sa mort est passée inaperçue, un simple tweet pour le président et aucun femmage. Je vous invite à signer la pétition ici pour son entrée au Panthéon, « Aux grands hommes de la Patrie » afin qu’elle rentre dans les mémoires et ne soit pas invisibilisée au grand public comme nombre d’autres femmes.


Merci d’avoir lu l’article, vous pourrez retrouver Une farouche liberté au CDI.

Je n’ai que deux mots à dire: féminisme et liberté.



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